Là où la comédie musicale, trop légère, ne parvient pas à emporter le spectateur, “Après lui” cueille le spectateur presque immédiatement, et lui fait sentir l’indicible, le choc, l’insupportable. Une fois la douleur montrée, partagée et définitivement inscrite, les personnages sont proches, presque nos semblables, et leur histoire -l’histoire de ceux qui restent- peut se dérouler, aussi passionnée que celle des “chansons d’amour”, mais infiniment plus émouvante, parce que le réalisateur a pris la peine et le temps d’associer le spectateur au ressenti des personnages.
L'ambiguïté des rapports humains est finement suggérée, sans jamais tomber dans la perversité; le scénario n’est pas démonstratif, il accepte le désarroi, la profondeur du gouffre dans lequel sont plongés les survivants. Mais tout cela n’est pas morbide et malgré la tristesse et la perte des repères, il y a de l’espoir, comme une vie possible, même marquée par l’absence.