Il n'y a pas que le cinéma dans la vie !!!

Félix Vallotton au Grand Palais

Dimanche 10 novembre 2013

 

 

Tiens, une expo ! Le ciné d'al 1 parle d'une expo ! C'est pas souvent… La dernière en date, c'était Hopper.


Cette fois-ci, c'est Félix Vallotton. Il y a deux mois, on m'aurait dit ce nom, je me serais demandé si ce n'était pas celui d'un remplaçant dans une équipe de football, en division 2 dans les années 70, ou bien d'un grand cuisinier oublié du début du siècle précédent, ou d'un acteur obscur ayant eu son heure de gloire dans un téléfilm quelconque. Non, franchement, Vallotton, jamais entendu parler. C'est dire mon ignorance et mon absence de culture dans le domaine de l'art (oui, absence de culture tout court aussi, mais vous n'êtes pas obligés de me le faire remarquer…grml).

 

Si j'ai bien tout compris, Vallotton, c'est un indépendant, qui n'a jamais voulu vraiment adhérer à une école ou à un courant. Ni impressionniste, ni nabi, ni complètement classique et pas moderne non plus. Un peu de tout à la fois, mais surtout lui-même, s'essayant à tout, et au final lorsque l'on voit un Vallotton, on sait que ça n'est pas d'un autre. Enfin, les férus d'art le savent. Et c'est vrai que quelque soit l'époque, le thème, le traitement, il y a une unité, une émotion, quelque chose qui vous saisit.

 

J'aime bien les histoires qui se cachent derrière les visages, entre les regards, dans les courbes des corps. J'aime bien la cruauté froide de certaines scènes, et dans quelques autres, la douceur qui s'en dégage. J'aime les expressions des visages, les gestes alanguis, l'ambiance qui imprègne les éclairages.

 

450

J'aime cette femme qui sort de l'eau, comme une réponse à la Vénus de Botticelli. La beauté simple, une coiffure improbable, un déhanché léger, une sensualité douce... j'l'accrocherais bien dans mon salon, celui-là. Faute de moyens (il ne doit pas être à vendre, de toutes façons), ce sera un magnet sur mon frigo. On fait c'qu'on peut.

 

J'aime la paresse, l'abandon au temps. Jouer avec le chat, sentir l'air chaud sur la peau, ne rien faire...

J'aime ce qui se joue entre ces deux femmes. Qui domine l'autre, qui a donné du plaisir, qui l'a reçu, que se disent-elles par leur silence, comment vont-elles se quitter, auront-elles des regrets...
J'aime l'acuité du regard de cette femme en rouge, la précision du trait, le doigt de la main gauche posé sur la robe, la bretelle qui glisse, les mots qu'on imagine.
J'aime les yeux perdus de la femme qui pose la main sur le balcon jaune, avec l'homme qui la regarde, c'est doux et perçant… c'est l'affiche, c'est d'ailleurs elle qui m'a donné l'envie d'aller les voir de près, ces tableaux de ce peintre qui m'était inconnu.

 

Je crois que dans un an et peut-être même après, je saurais encore qui est-il, ce Félix Vallotton.