Pas un personnage n'échappe
aux clichés. Du flic viril, tatoué et possédant
une belle voix grave (on imagine donc le reste) à la femme
frustrée, à la limite de la folie, roulant des yeux
et accessoirement du postérieur, en passant par l'homme coincé,
très coincé, dévirilisé par sa femme,
en apparence d'un calme olympien mais cachant une haute capacité
d'énervement, sans oublier la jeune fille qui se pose mille
questions et flanquée de deux autres jeunes tout droit sortis
d'un catalogue des ados américains mal dans leur peau…
Ces archétypes évoluent au sein d'un récit
hyper balisé, avec les rêves à la rescousse
de ceux qui n'auraient pas compris où est la disparue, une
psy qui en rajoute en affirmant que les rêves n'ont pas tous
une signification, pour bien marquer que ceux-là, justement,
en ont une. Le tout finit par ressembler à du sous (très
sous) David Lynch, parfois noyé dans une musique sirupeuse
bien caractéristique des années 80 (beurk). Shailene
Woodley qui fait penser à l'actrice un peu lisse de "Divergente"
(ah oui, c'est un peu normal qu'elle y fait penser, c'est elle)
a un joli minois, plutôt sans charme, mais assez décoratif.
Eva Green, elle, n'est pas du tout décorative, elle fait
un peu peur et se vautre parfois dans le ridicule à force
de vouloir montrer qu'elle pète les plombs.
Et la toute fin, qui dévoile un aspect de quelques personnages,
et qui pour le coup, est une vraie surprise, rate son effet : cela
tombe comme un cheveu sur la soupe, à mille lieues de la
fin dérangeante, déstabilisante et qui fait écarquiller
les yeux de "American beauty", à qui le film fait
parfois penser, mais en beaucoup, beaucoup moins bien…