Violette *

Martin Provost

L'histoire

Violette Leduc, née bâtarde au début du siècle dernier, rencontre Simone de Beauvoir dans les années d’après-guerre à St-Germain-des-Prés. Commence une relation intense entre les deux femmes qui va durer toute leur vie, relation basée sur la quête de la liberté par l’écriture pour Violette et la conviction pour Simone d’avoir entre les mains le destin d’un écrivain hors norme.

Avec

Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier Gourmet, Catherine Hiegel, Jacques Bonnaffé, Olivier Py

Sorti

le 6 novembre 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Quand les mots apaisent

 

Un peu trop long, un peu trop classique dans sa narration, dans la façon de présenter les différents personnages, parfois anecdotique (aïe l'imitation de Jouvet, à la limite du ridicule), le film n'évite pas tous les pièges de la reconstitution historique bien sage autour d'un personnage ayant existé et ayant côtoyé d'autres figures connues (ouf, on a quand même évité Sartre).
Mais Violette Leduc elle-même est formidablement intéressante. De par son évolution, sa révolte, ses indignations, ses réactions exaspérantes, son attitude qui à force d'égocentrisme finit par être émouvante, et pour tout ce que lui apporte l'écriture. Elle n'est pas une énième écrivaine torturée par la panne d'inspiration, ses livres lui font office de psychothérapie et la sérénité qu'elle conquiert n'est pas due à l'âge ou à une aisance financière mais bien aux mots qu'elle offre au public, alors qu'elle ne sait pas que c'est à elle qu'ils font le plus de bien.
Emmanuelle Devos est bien évidemment parfaite, faisant croire à la jeune femme en colère, puis à l'écrivaine apaisée. En face d'elle, dans un rôle de guide à distance, moins exposée, observatrice, indépendante, froide mais finalement n'abandonnant jamais sa protégée, Sandrine Kiberlain en Simone de Beauvoir est plus étonnante. Débarrassée de sa fantaisie dont usent beaucoup les réalisateurs, elle compose quelque chose d'inédit pour elle.
Martin Provost avec cette Violette et après Séraphine, continue à découvrir et à faire découvrir des personnages féminins en lisière de l'exclusion sociale, pourvus d'une étincelle créatrice hors norme.

 

Vos commentaires pour ce film

Pas tellement d'accord sur l'interprétation de Kiberlain, je ne la trouve pas très crédible en Simone de Beauvoir. Mais Devos est géniale même si elle joue comme on l'a déjà vue faire et n'innove pas beaucoup. En tous cas, ça donne envie de lire les livres de Violette Leduc. C'est déjà ça !

Lothaire, le 8 décembre 2013

 

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