Les veuves

Steve McQueen, l'auteur de 12 years a slave surprend son monde, en réalisant un polar, un vrai, complètement prenant. Les sujets ne sont pas tout à fait nouveaux, l'amitié et l'amour à l'épreuve des faits, les décisions radicales qu'il faut prendre devant l'adversité, les surprises et les secrets typiques de ce genre d'histoire, des instants de suspense qui scotchent le spectateur à l'écran… Les personnages féminins sont tout à fait réjouissants, forts et pleins de ressources, particulièrement ceux joués par Viola Davis et Elizabeth Debicki, à l'opposé l'une de l'autre et apportant des contrastes formidables. La mise en scène ne cesse de se renouveler, il n'y a aucune lassitude, les deux heures passent sans qu'on s'en aperçoive et pourtant le récit n'est pas léger, l'atmosphère est sombre et poisseuse, parsemée de rares pointes d'humour. Pas tout à fait du cinéma en fauteuil en cuir, confortable et brillant, tendance Ocean's eleven, pas non plus du cinéma d'auteur pur et dur, quelque chose entre les deux, créatif et exigeant, n'oubliant pas de faire d'une histoire dramatique, un spectacle hyper soigné, photographié à la perfection.