Sorte de prouesse à mi
chemin entre le théâtre et le cinéma, cette
Vénus, avec ou sans fourrure, intrigue, hypnotise, ravit
et puis, le temps passant, finit par lasser. On ne sait si les scènes
finales doivent émouvoir ou impressionner le spectateur,
ou faire rebondir l'intérêt, mais elles risquent d'en
faire rire quelques uns, tant leur aspect et leur ambiance mènent
l'ensemble au bord du ridicule, tout en grandiloquence assumée.
Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric font le boulot, rendent crédibles
leurs personnages, tout en restant en lisière du réalisme,
leur confrontation est clairement théâtrale, avec tout
ce que cela comporte d'outrances, de soulignements, de couleurs
vives et de parler haut.
Les mystères de la Vénus s'épaississent au
fur et à mesure qu'ils sont censés s'éclairer,
on ne sait plus si l'on souhaite comprendre pourquoi cette femme
en sait autant sur la pièce pour laquelle elle vient auditionner
et sur la vie du metteur en scène qui la regarde jouer, ou
bien si l'on préfère que les questions restent sans
réponses.
Au bout du compte, lorsque les portes se referment, chacun a sa
petite idée sur une explication possible, mais tout cela
reste un jeu qui n'a pas énormément de profondeur.
Il amuse un moment mais peine à se renouveler, on sent les
artifices du texte et de la mise en scène pour garder le
spectateur en haleine, on est donc très loin du très
excitant "Ghost
Writer"…