Vos commentaires
pour ce film
Là, ça
sent l’étoilé, le top 5, 3, 1 !
En tout cas, le cinéma que j’aime, qui me bouleverse.
Un cinéma qui dit des choses sur l’état de la société,
sur nous. Un cinéma qui montre ce qui se passe ailleurs, dans la
toundra, dans une famille marocaine ou dans l’usine d’à
côté.
Là, c’est un supermarché de gros en Allemagne, versant
ex RDA ; c’est la vie des manutentionnaires qui y travaillent, notamment
la nuit.
Et la vie est dure. La misère n’est pas loin, elle rôde.
La vie de ces manutentionnaires longe une ligne de crête. D’un
côté les blessures, la solitude, la précarité,
la nostalgie. De l’autre côté, les complicités
de destin, la dignité, les sentiments amicaux et amoureux, les
petits plaisirs (la clope partagée dans les toilettes, les cafés
qu’on s’offre, les parties d’échecs, le bbq du
soir de noël, ...)
Tout ça est signifié avec une humanité bouleversante.
Sans profusion, sans excès, sans jugement, sans revendication.
Presque sans mot aussi. Des taiseux, ces gens-là. Et tout est dit
pourtant, avec finesse, par les regards, les attitudes, les silences tellement
éloquents.
Et puis, sans desservir en rien un propos très réaliste
et âpre, ce film est d’une poésie inouïe. L’essentiel
des scènes se déroulent dans et aux abords des entrepôts
de ce supermarché, à la fois glauques et illuminés
par la danse des engins de manutention, par la variétés
des rayons de pates, par la musique.
Un bijou.
Thierry D., le 2 septembre 2018
|