Guillaume Brac et son "monde
sans femmes" avait trouvé son public, et Vincent
Macaigne s'y était révélé, en faux maladroit,
délicat par instants et surtout d'un naturel confondant.
Depuis, l'acteur a multiplié les tournages, et on a pu voir
plusieurs fois sa silhouette un peu pataude et son crâne à
la fois hirsute et dégarni, entendre sa voix si particulière…
et presque s'en lasser, comme dans "2
automnes, 3 hivers", où il y refaisait son numéro
de balourd touchant.
Dans ce "Tonnerre", pas de Brest, mais de Bourgogne, on
le retrouve un peu différent, mais pas tant que ça.
Il est épaulé par Bernard Menez, qui joue son père,
en y apportant pas mal de décalage.
Une grande partie du film tient sur ce drôle de couple père
et fils, entre non dits et bienveillance, avec quelques coups de
gueule qui sonnent comme des regrets. Une amoureuse très
nature (Solène Rigot, un peu Adèle Seydoux en beaucoup
moins sophistiquée) s'intègre facilement dans cet
univers un peu mélancolique, un peu drôle, où
la dérision l'emporte tout de même sur la vraie tristesse.
Puis le récit bascule vers quelque chose qui ressemble à
une intrigue avec des évènements qui pourraient être
dramatiques, et l'ensemble y perd de son (petit) charme.
On en sort avec un sentiment mitigé, c'est plutôt touchant
mais il y a un gros manque d'énergie, l'ennui est possible.