C'est donc l'histoire vraie,
peut-être un peu réinventée, ou pas, d'une femme
qui pensait que quelque chose ne tournait pas rond chez Areva et
dans le nucléaire français, qui a donc lancé
l'alerte et, probablement pour cette raison, a subi des menaces
et a fini par être violemment agressée chez elle. Il
y a donc deux sujets dans le film. Le premier, qui traite des malversations
économiques, technologiques et financières dans le
nucléaire, n'est pas traité. Il vaut mieux, une fois
rentré chez soi, se renseigner auprès de Wikipédia
et des articles de journaux de l'époque, pour essayer de
comprendre de quoi il retourne. Le récit du film est confus,
attaque des personnalités sans tout à fait enfoncer
le clou et le spectateur patauge dans la semoule. On est loin, très
loin des films d'investigation engagés américains
qui eux, n'hésitent pas à mettre en cause des hommes
politiques, des chefs d'entreprise, des intermédiaires, comme
Dark Waters.
Le deuxième thème repose entièrement sur la
personnalité de la lanceuse d'alerte, Maureen Kearney, jouée
de façon monolithique par Isabelle Huppert. Femme déterminée
et toujours très maquillée, forte et frêle,
parlant vrai et sachant garder quelques secrets, elle est pleine
de contradictions, et bien sûr, c'est du pain bénit
pour l'actrice, qui avec des micros nuances de regards, parvient
à passer de l'ange au diable. Mais cette performance fait
passer le personnage au second plan. On admire Isabelle Huppert,
on oublie Maureen Kearney. Les autres, Gadebois, Attal, Marina Foïs,
sont très bien, font le job avec conviction. Tout cela fait
un film assez classique, pas tout à fait réussi, pas
tout à fait passionnant…