Stillwater

Trop long, filmé sans beaucoup d'inventivité, ce polar franco-américain parvient malgré tout à tenir en haleine. Il a le grand mérite d'éviter une grande partie des clichés sur Marseille, sur les Américains, et cette confrontation sans doute inédite au cinéma fait mouche : il y a des enjeux qui vont au delà de la situation de départ : l'Américain tente de comprendre ce qui s'est passé, ce qu'a vraiment fait sa fille un soir où un meurtre a été commis, mais ce n'est pas tout. La comédienne française (Camille Cottin, une présence singulière) et sa fille éclairent et élargissent le récit avec bonheur. Il est alors question de relations amicales, amoureuses, parentales, et on n'est plus du tout dans le registre du polar. Les choses arrivent naturellement, les personnages sont attachants, au final, parce qu'ils ne font pas ce qu'on attend d'eux. C'est étrange comme le film français Bac Nord parlait de Marseille, à l'américaine (par le rythme, par la tension du récit) et comme ce Stillwater, tout américain qu'il est, parle aussi de Marseille, avec une certaine douceur, avec beaucoup de scènes presque intimistes, à la française…