Le problème de ce genre
d'histoire, c'est qu'au bout de cinq minutes, une fois les données
posées -les femmes d'un village se coltinent la corvée
d'eau à aller chercher à la source dans la montagne
et pour que les hommes se bougent un peu, elles font la grève
de l'amour-, on sait comment cela va se finir : au bout du compte
et malgré une multitude d'obstacles dans leur démarche
(il faut bien que le film dure un peu), les femmes obtiendront gain
de cause. Le pays dans lequel a lieu cette parabole sur l'Islam et
le danger de l'interprétation du Coran par certains, n'est
pas nommé, et ce souci d'universalité n'est pas ici
le bienvenu, contrairement au récent "et
maintenant on va où ?". On assiste à une série
d'événements, de prises de positions et de jugements
sur les us et coutumes du monde arabe, comme si celui-ci ne faisait
qu'un tout. Les récentes "révolutions arabes"
ont révélé pourtant beaucoup de différences
entre ces pays, le film semble vouloir gommer toutes leurs complexités
internes. Du coup, on pourrait se retrouver face à un conte
effectivement simple, voire simpliste, et se laisser emporter par
la grandeur d'âme des personnages, par la beauté des
images et des interprètes (Leïla Bekhti est sublime, Biyouna
a une personnalité incroyable), et voir tout cela comme une
très belle histoire de femmes qui se révoltent avec
leurs douces armes contre l'autoritarisme des hommes. Mais il y a
par ailleurs trop de références au monde réel
pour entrer dans un univers hors du temps et d'un espace déterminé,
pour échapper à un point de vue moralisateur.