Et maintenant on va où ? *

Nadine Labaki

L'histoire

Au Liban, dans un village isolé, cerné par des mines, les femmes chrétiennes et musulmanes complotent pour empêcher les hommes de se battre. Jusqu’au jour où un drame surgit…

Avec

Nadine Labaki, Claude Msawbaa, Leyla Fouad, Antoinette El-Noufaily, Kevin Abboud, Julian Farhat, Yvonne Maalouf, Claude Baz Moussawbaa, Haidar Ali, Petra Sghbini

Sorti

le 14 septembre 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La paix des femmes

 

La première scène du film est renversante, bouleversante, elle annonce d'une certaine manière toute la tonalité du film : on parlera de choses graves avec du recul et de la sensualité. Après le splendide "Caramel", d'une universalité stupéfiante, on pouvait attendre Nadine Labaki au tournant : elle insuffle dans ce deuxième long-métrage la même dose de dérision et d'humour, en rajoutant cette fois-ci une dimension politique, qui pourrait par moments paraître simpliste, comme dans le tout récent "cochon de Gaza", mais qui au contraire de ce dernier, montre un profond respect des communautés, de leurs coutumes, de leurs convictions. Ici, ce ne sont pas les Musulmans et les Juifs qui s'opposent, puisque ces derniers sont remplacés par les Chrétiens, mais au fond, le message est le même : les raisons de l'affrontement sont dérisoires, la paix est possible, l'histoire racontée dans le film en est la preuve. Ce qui tranche par rapport au cochon de Gaza, c'est le rôle des femmes, leur délicate (ou pas) façon de détourner les hommes de la guerre, sans autres armes que leurs paroles, leur charme et surtout leur intelligence : en tant qu'homme, on peut se sentir d'une grande bêtise à l'issue de la projection…
L'ensemble est drôle, parfois même très drôle… malgré, suspendue au-dessus du village, la possibilité du drame. Et lorsque celui-ci arrive, après quelques instants de stupéfaction où l'on est comme assommé, l'aspect volontairement décalé, qui s'approche parfois de la farce, reprend le dessus.
Au final, on est sans doute moins surpris, moins séduit qu'avec Caramel, peut-être parce que cette deuxième œuvre de Nadine Labaki a moins de brillance formelle et, au fond, se prend un peu plus au sérieux. Mais il n'empêche, en deux films la réalisatrice-actrice impose un ton, une belle manière de jongler entre la séduction et le récit dramatique. Vivement le troisième…

 

 

 

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