Shahada

Burhan Qurbani

L'histoire

Berlin de nos jours, trois jeunes musulmans cherchent à concilier leur pratique religieuse au mode de vie occidentale.

Avec

Maryam Zaree, Carlo Ljubek, Jeremias Acheampong, Sergej Moya, Vedat Erincin

Sorti

le 26 janvier 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Shahadahada…
(en fait, pas du tout)

 

 

 

 

 

Pourvu que Malraux se soit trompé, en disant que "le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas" (en réalité, il semble qu’il n’ait absolument pas dit cela, mais la légende est tenace), parce que les religieux de tous poils, chrétiens comme dans "Des hommes et des dieux", ou musulmans comme dans ce "Shahada" (non, il ne s’agit pas d’une version pour édentés de la rengaine d’"un homme et une femme") n’ont pas une vision de la vie particulièrement ouverte. On voit ici des homosexuels ne pas pouvoir vivre leur relation en toute liberté (c’est le moins qu’on puisse dire) et une jeune femme étant obligée d’avorter dans l’illégalité, au vingt-et-unième siècle, en Allemagne (il paraît que c’est un pays civilisé, mais on doit pouvoir trouver pires situations en France)…
Et Dieu, dans tout ça ? Le sujet m’intéressant à peu près autant que l’existence du père Noël, la foi (je préfère le foie gras) et la possibilité d’un au-delà me sont parfaitement étrangères. On peut imaginer qu’un spectateur croyant ou au moins ayant quelques interrogations sur une présence divine sera plus touché, voire passionné. Les autres (dont moi, donc) en resteront à admirer l’emballage, la forme : c’est un film choral plutôt bien huilé, avec trois histoires distinctes se croisant parfois, mais sans véritables rencontres déterminantes. Sombre, lourd, sans respirations, ayant un véritable caractère et un style flamboyant, il maintient en haleine presque d’un bout à l’autre, avec des personnages forts, porteurs de symboles (et de clichés aussi), pas figés, interprétés avec conviction par de jeunes comédiens.
Il est intéressant de constater que des réalisateurs "issus de l’immigration" incarnent une partie de la créativité et de l’avenir des cinémas allemand (Burhan Qurbani ou Fatih Akin) et français (Kechiche). Des deux côtés de la frontière, ils abordent des sujets sensibles et n’y vont pas avec le dos de la cuillère : ils ont des manières de filmer plutôt percutantes et signifiantes, là où d’autres restent politiquement corrects…

 

 

 

 

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