Une seconde mère

Anna Muylaert

L'histoire

Depuis plusieurs années, Val travaille avec dévouement pour une famille aisée de Sao Paulo, devenant une seconde mère pour le fils. L’irruption de Jessica, sa fille qu’elle n’a pas pu élever, va bouleverser le quotidien tranquille de la maisonnée…

Avec

Regina Casé, Michel Joelsas, Camila Mardila, Karine Teles

Sorti

le 24 juin 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Comédie ? pas tout à fait…

 

Les films qui nous arrivent du Brésil se suivent et…se ressemblent. Après "Casa Grande", qui montrait la maison d'une famille riche en pleine décomposition et obligée de se séparer un par un de ses employés de maison, voici cette "seconde mère" (titre à multiples sens) qui se passe aussi à l'intérieur d'une maison luxueuse abritant un couple très aisé et son enfant, ainsi que la nounou à demeure, jouée par une comédienne très connue au Brésil. Il est question du conflit social, des bouleversements inévitables qui ont lieu dans la société brésilienne depuis l'avènement de Lula.
Là ou "Casa Grande" frôlait la tragédie et sidérait par son approche à la fois sociale et psychologique, cette production repose parfois un peu trop sur la présence comique de son actrice principale. Comédie ? pas tout à fait, il y a trop d'amertume dans le récit et quelques non-dits sordides. Le personnage principal, Val, est partagé entre d'une part une tendance presque classique et universelle du rôle de l'employée de maison qui mêle bon sens, culture populaire, soumission acceptée mais franc-parler, confidente par instants mais citoyenne de seconde zone, et d'autre part une allégorie du Brésil actuel, lorsque la fille arrive et bouleverse l'ordre établi : Val ne sait plus où elle habite, dans tous les sens de l'expression, elle voudrait pouvoir donner tout ce qu'elle peut à sa fille, à la jeunesse brésilienne, mais elle n'ose pas, au fond, renverser les traditions.
Le scénario n'évite pas toujours les clichés et les séquences attendues, l'épilogue provisoire est un peu trop moralement correct, mais l'ensemble du film se tient, et donne une version un peu plus optimiste de l'évolution de l'Humanité que "Casa Grande".
Etrangement, on pense aussi à une production de l'autre côté du Monde (Singapour), "Ilo Ilo", qui montrait lui aussi, une nounou ayant laissé son propre enfant pour s'occuper de celui d'un couple aisé : il y a quelque chose d'absurde dans ces situations, quelque soit l'endroit où cela se passe.

 

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