L'idée qu'on se fait de
Singapour est sans doute assez floue, à moins d'y avoir séjourné,
ou de connaître un cousin qui y fait des affaires.
Il n'est pas certain qu'à l'issue de la projection, on ait
envie d'en savoir plus et d'aller y faire un petit tour.
L'ambiance n'est pas à la douceur, ni à la solidarité.
La chaleur humaine y est comme absente., dans la société
en général, dans la famille décrite en particulier.
Le film montre, par petites scènes très réalistes,
comment peu à peu des personnages s'humanisent. L'écoute,
la compréhension, l'acceptation, des regards bienveillants
prennent la place des jugements préconçus et de l'agressivité
presque naturelle qui semblent régner au début du
récit. Au final, tout n'est pas doux et serein, bien sûr.
Il reste beaucoup d'amertume et de non-dits, l'impression que beaucoup
de choses importantes n'ont pas été exprimées,
mais il s'agit tout de même d'un sauvetage, d'une renaissance.
Les quatre acteurs, les deux parents, le jeune garçon et
la nounou sont d'une vérité étonnante, les
scènes conflictuelles du début du récit portent
en elles une tension dérangeante et lorsque les choses de
la vie s'adoucissent et s'apaisent, il n'y a rien d'hollywoodien
ou de lacrymal.
Une très jolie première œuvre, semble-t-il partiellement
autobiographique. On imagine, pourquoi pas, suivre le jeune garçon
dans les prochains films du réalisateur, comme un Antoine
Doisnel singapourien…