Tout (ou presque) est dans le
tiret qui s'évanouit au générique. Sage-femme,
puis sage femme. Il y a en effet un aspect presque documentaire
sur la profession de sage-femme, qui disparaît rapidement
pour faire place à la rencontre entre deux femmes liées
par un homme qui fut l'amant de l'une et le père de l'autre.
Cette relation est au cœur du film, elle prend toute la place,
et même si le personnage joué par Olivier Gourmet (beaucoup
plus à son aise, ouf, que dans le
secret de la chambre noire…) vient interférer
dans le récit et y ajouter une autre couleur, c'est bien
un double portrait de femmes dont il s'agit. Qui est la plus sage,
qui révèle l'autre, quelle influence ont-elles l'une
sur l'autre, pourquoi leurs si grandes différences ne les
empêchent pas de tisser quelque chose de fort, pas un amour
mais bien plus qu'une amitié ou qu'une relation familiale…
toutes ces questions se posent au fur et à mesure, avec acuité,
et cela d'autant plus que les deux actrices s'impliquent de façon
importante dans leurs rôles, sans surprendre toutefois. L'ensemble
reste sage, comme le titre, ne bouleverse pas, mais diffuse une
jolie petite musique des sentiments mêlés… une
douce mélancolie, une légère euphorie passagère,
la tentation d'un lâcher prise, le refus de se résigner,
des douleurs bien enfouies, des regrets inexprimés…
Peut-être n'en reste-t-il pas grand chose quelques jours après,
mais sur le moment, cet ensemble doux-amer peut toucher.