El Reino

Rodrigo Sorogoyen

L'histoire

Manuel López-Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu'il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption qui menace un de ses amis les plus proches. Pris au piège, il plonge dans un engrenage infernal...

Avec

Antonio de la Torre, Monica Lopez, Josep María Pou, Nacho Fresneda, Ana Wagener, Barbara Lennie, Luis Zahera, Francisco Reyes, Maria De Nati

Sorti

le 17 avril 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Corruption de l'intérieur

 

Le film précédent de Sorogoyen mettait deux flics aux prises avec un tueur en série, et c'était ultra prenant. Celui-ci l'est un peu moins, il présente un petit politicien promis à un bel avenir mais très corrompu, vivant très au-dessus de ses moyens légaux parce que détournant des fonds publics avec quelques-uns de ses amis. Amis, c'est vite dit, ils se détournent de lui dès qu'il plonge… Le film aurait pu être tourné en Italie dans les années 70, pourvu d'un scénario dont la base est connue, le politicien véreux cherchant à devenir un lanceur d'alerte et rencontrant quelques bâtons dans ses roues. C'est un peu prévisible. L'originalité du récit tient dans l'unique point de vue adopté par le réalisateur, non pas celui d'un journaliste qui découvrirait l'étendue de l'affaire en même temps que le spectateur, mais celui du politicien qui n'est ni affreux, ni sympathique, et n'offre pas une vision de la réalité parfaitement limpide. On peut rapidement se retrouver quelque peu embrouillé dans tous ces noms, tous ces visages principalement masculins (tiens, sauf la cheffe du parti, pas la moins engluée dans les affaires, mais au moins identifiable facilement). L'ambiance est tendue, les situations de plus en plus violentes, le "héros" de plus en plus acculé, et tout cela se finit par une leçon de morale. Je ne sais pas pourquoi tout cela me fait penser qu'on n'a pas vu d'Almodovar depuis longtemps…

 

Vos commentaires pour ce film

Manuel Lopez Vidal est un politicien espagnol, il est le dauphin du président de région qu’il devrait remplacer lorsque celui-ci passera la main.
Il a des amis qui profitent de la vie bruyamment, se régalant de crevettes rouges dans un restaurant chic et s’offrant des montres de luxe sur des yachts, lors de sorties en mer arrosées de champagne.
Il a une femme intelligente et charmante et une fille adolescente dont il semble très proche.
Son problème et celui de ses amis, on le découvre assez rapidement, c’est la prévarication. C’est le manquement d'un fonctionnaire, d'un homme d'État, aux devoirs de sa charge, en l’occurrence, mais sans plus de détails, on apprend qu’il a détourné avec ses amis des fonds européens.
Ensuite commence un film de survivant.
Poursuivi, paranoïaque et lâché par ses amis, on suit Manu dans tous ses déplacements, on sursaute, on a peur avec lui, on sourit aussi et on est bluffé par le dernier quart d’heure.
7 Goyas (les Césars espagnols) pas étonnant, ce film les mérite.


Isabelle E-C, le 21 avril 2019

 

 

Haletant et terriblement humain.
Il a des beaux costumes et des beaux sourires, Manuel López-Vidal. Il a une famille aimante et à laquelle il tient. Il a du pouvoir. Un peu ; il aimerait bien en avoir davantage. Pourquoi ? Tiens oui, pourquoi ? A un moment, la question est posée dans le film ... sans réponse. C'est une scène
extra. Effrayante de cynisme. Il est dans un système de corruption, de détournement d'argent public. Il croit maitriser les choses mais il n'est qu'un pion, un fusible. Un petit joueur en fait.
Le film est une traque. Il se bat pour sa survie. Il calcule, tente de sauver sa peau et son honneur, il continue à trahir et à être trahi, il est prédateur et super naïf, ...
La force du film, pour moi, c'est cette manière de ne pas être trop binaire.
De dénoncer un système, bien sûr, mais surtout de signifier que ce système ne semble maitrisé par personne, qu'il est un tissu maillé de faiblesses, de lâchetés, de convoitises, d'ambitions, ... humaines et dérisoires.
Et puis, j'ai aussi vraiment aimé la manière dont on sent l'angoisse de Manuel s'installer et grandir, l'alternance entre ses moments de calculs maitrisés et ses pétages de plomb.
Le rythme, la musique, les lumières, les plans, ... tout contribuent à cette accélération.
Evidemment, pas super enthousiasmant sur la nature humaine et sur la manière dont on est gouverné.


Thierry D. le 12 mai 2019


 

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