Les premiers, les derniers **

Bouli Lanners

L'histoire

Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale.

Avec

Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément, Michael Lonsdale, David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot, Lionel Abelanski, Serge Riaboukine, Max von Sydow

Sorti

le 27 janvier 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

En attendant la mort, ou l'amour,
ou la vie…

 

Dans Eldorado, il y avait Alain Delon. Pour de faux. Dans ces premiers derniers, il y a Jésus. Pour de vrai. Enfin, cela dépend de quel Jésus on parle. Celui-là fait ce qu'il peut. Il essaye, en tous cas. Et tout le monde fait pareil. Chacun fait ce qu'il peut, dans un univers un peu irréel, une ambiance de fin du monde, où même la Beauce et son autorail (qui me fascinait, enfant, lorsque nous partions en famille sur la nationale 20 et que l'on voyait là-bas, en parallèle de la route, sorte d'utopie du transport, vestige d'un rêve industriel naufragé) peuvent être beaux comme ces tableaux de peintres belges qui reflètent une idée du désespoir le plus profond… et puis au milieu de ces paysages effroyablement plats, gris et mornes, il y a des personnes, vivantes ou mortes. Bouli Lanners décrit cette petite portion d'Humanité avec une façon d'aborder les situations et les échanges qui ressemble parfois à du Bertrand Blier, mais parfois seulement. Alors que chez Blier, il y avait souvent du cynisme, ici il n'en est pas question. De l'acidité, de la mélancolie, de l'humour noir, très noir, mais pas de cynisme. Il aime ses personnages, même les méchants, et lorsqu'ils se comportent comme des abrutis, il parvient à leur adresser un regard ironique non dépourvu de tendresse.
L'ambiance et les références sont celles du western, mais c'est aussi du Beckett, avec deux personnages qui attendent que quelque chose vienne, que quelque chose arrive dans leur vie. Godot, Jésus, un ange tombé du Québec, un comédien bergmanien, une momie, un couple d'innocents coupables, qu'importe, c'est tout un imaginaire qui passe, peuplé de superbes fantômes ou de vivants misérables. Et au bout, vient une délivrance ? C'est en même temps magnifique et dérisoire, terriblement drôle et d'une tristesse ineffable, pessimiste à propos des âmes et cependant plein d'espoir. C'est du Bouli Lanners, et il n'a pas son pareil, en racontant une histoire sans références sociales ou politiques, pour nous parler du monde et de comment il va, des humains et de comment ils survivent, de l'Amour entre les êtres et de comment il résiste, malgré tout.

 

Vos commentaires pour ce film

Le top 1 de 2016 ?
Bon, faut jurer de rien ; mais ce film là place la barre assez haute.
Un western belge dans la Beauce. Des images formidables, poétiques, sombres, désespérées … les images de fin du monde.
Une histoire déjantée, improbable, drôle et cruelle.
Des personnages barrés, fous, attachants.
Une grande violence et une grande tendresse qui cohabitent ; tout le temps et tout en nuance.
Un conte. Qui se joue de la mort et de la vie.
Il y a du Bertrand Blier là dedans, du Tarantino, du Xavier Dolan … Il est fort Bouli Lanners. Déjà Eldorado, j’avais adoré. Là c’est encore mieux.


Thierry D., le 30 janvier 2016


Après 2 critiques si élogieuses, à quoi bon ramener sa fraise des bois ?
Pour vous donner encore envie d'aller le voir, parce que c'est un film qui fait du bien, sur la nature humaine, si si !
Personnages barrés et fous peut être, mais humains surtout et attachants...
Un conte western dans la Beauce, un film onirique et des bouts de peurs, d'angoisses psychanalytiques, Bouli y a mis beaucoup de lui même à n'en pas douter, même si on n'a pas toutes les clés...
et parce que vivre ce n'est pas simplement respirer, celui là fait des films et il fait bien...


Karinette des Oibs, le 14 février 2016


Sans doute, un des meilleurs films de ce début d’année.
Tout est réussi, des personnages branques à la Jim Thompson, la ligne de l’Aérotrain, un cerf qui passe.
Des interprètes impeccables, que du bonheur.
Dépêchez-vous….

Kosmo, le 2 mars 2016

 

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