Eldorado **

Bouli Lanners

L'histoire

Yvan, dealer de voitures vintage, surprend le jeune Elie en train de le cambrioler. Pourtant, il ne lui casse pas la gueule. Au contraire, il se prend d'une étrange affection pour lui et accepte de le ramener chez ses parents...

Avec

Bouli Lanners, Fabrice Adde

Sorti

le 18 juin 2008

La fiche allociné

 

 

 

La critique d'al 1
Blues belge

Un blues à la Arno, gras et lourd. Des nuages noirs et quelques trouées de soleil, fulgurantes. Sans aucune brutalité (sinon morale), un film noir, profond et qui se paye le luxe d’être parfois horriblement drôle. L’apparition d’un personnage qui dit s’appeler Alain Delon est un monument d’humour monstre…
Dans la forme, c’est un road-movie, quelque part entre le "Papa" de Maurice Barthélémy, et un Don Quichote post moderne. Dans le fond, c’est une balade (ballade aussi) de la désespérance, où un drôle de solitaire s’accroche à une épave humaine, et vice-versa. Au bout du voyage, nul épanchement de sentiments, aucune concession pour un happy-end ou quelque chose qui y ressemblerait. Les mêmes nuages, le même blues fantomatique, dans une campagne belge sinistrée, plus triste que tout ce qu’on peut imaginer sur ce pays, et en même temps magnifiquement montrée, loin des clichés urbains habituels. Bouli Lanners filme comme il joue, en prenant son temps, en laissant filer les nuages, la route, les conversations absurdes. On sent une énorme tendresse sous sa carapace d’ours mal léché.
Pas exactement une comédie hilarante, pas non plus une propagande touristique pour la Belgique profonde, juste une peinture pleine d’expression d’une poignée de désespérés de la vie, d’artistes de la mélancolie.

 

 

 

 

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