Polisse *

Maïwenn

L'histoire

Le quotidien des policiers de la BPM ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi des moments où l’on se raconte ses problèmes de couple, la solidarité entre collègues, les fous rires incontrôlables...

Avec

Karin Viard, Joey Starr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Maïwenn, Frédéric Pierrot, Karole Rocher, Naidra Ayadi

Sorti

le 19 octobre 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Questions de souffrance

 

 

Plus qu'au film de Tavernier, "L627", cette troublante plongée dans un service de la police somme toute méconnu fait penser à une autre œuvre se rapprochant du documentaire, "les bureaux de Dieu", qui décrivait le fonctionnement d'un planning familial, avec un dispositif à peu près semblable, un mélange d'acteurs renommés et de parfaits inconnus. Dans les deux films, l'interprétation force l'admiration : il y a un souci d'authenticité, un naturel chez les acteurs tout à fait étonnant, qui peut faire penser qu'à certains moments, l'improvisation est venue remplacer des dialogues écrits.
On peut bien sûr reprocher et regretter beaucoup d'aspects du film de Maïwenn, en particulier le mélange de la vie privée des policiers de la brigade et leurs interventions professionnelles, ces deux aspects étant filmés d'une façon identique, presque mis sur un même plan émotionnel. Le personnage de la photographe, passif, à la vie privée inutilement compliquée, aurait pu aisément être supprimé. De même, certaines scènes particulièrement choc n'étaient peut-être pas nécessaires, comme ces vues insistantes sur le fœtus mort... Il n'empêche, l'ensemble possède une force dévastatrice qui emporte tout, créant de fortes émotions : la compassion vient de façon évidente, le rythme donné par la mise en scène nerveuse et d'une énergie formidable n'y est pas pour rien. Même si tout cela paraît parfois un peu long, un peu "too much", comme un catalogue de toutes les situations que la réalisatrice a pu observer en direct lors de la préparation du film (elle a suivi une véritable brigade de protection des mineurs pendant plusieurs semaines), on en ressort sonné, avec beaucoup de questions sur tous les dysfonctionnements dans notre système social et une constatation, énorme : il peut être insupportable de travailler auprès d'enfants en souffrance...

 

 

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Basé sur des faits réels, ces drames bien loin de nos réalités confortables aux images et textes violents témoignent d'une réalité terrifiante. Même si je ne l'apprécie pas, Joey Starr est bon dans son rôle de flic révolté, émouvant quand il réconforte le petit bonhomme solitaire. Karin Viard et Marina Fois, pleine de nuances et d’humanités sont extrêmement convaincantes. Rien n'est montré tout est dit, le film recèle des moments extraordinaires, il rend compte de l’intensité émotionnelle encaissée par ces policiers et du peu de considération de la hiérarchie. Polisse irrite, enthousiasme, mais ne laisse pas indifférent.

Dominique P, le 28 octobre 2011

 

Polisse et l'exercice de l'état : critique croisée
Ces deux films sont de véritables bijoux sur l'état de notre société et sur le regard plus ou moins critique que l'on peut y porter. L'un comme l'autre sont dans la totale ambivalence quant aux sentiments que l'on peut avoir envers deux de nos cibles préférées, les flics d'un coté et les hommes politiques de l'autre. Loin de tomber dans la caricature, ils nous montrent des scènes d'un profond réalisme, avec des faux bons et des vrais méchants, des vrais bons et des faux méchants, des méchants bons et des bons méchants, bref avec des hommes et des femmes bourrés à la fois d'humanité et d'exagération coupables.
Ces deux films sont servis par des acteurs remarquables. Dans Polisse ils arrivent à nous faire froid dans le dos, nous faire rire et pleurer, nous faire oublier qui ils sont et oublier qu'ils sont flics c'est parfois un exploit. Dans l'exercice de l'état l'acteur principal dont j'ai oublié le nom est en tout point remarquable. Je suis bluffé. Je n'ai jamais vu un acteur manier avec autant de finesse l'ambivalence de l'homme politique qui séduit et force le respect par son courage, son humanité et son engagement et vous glace à la fois par son cynisme et son ambition. Dans Polisse ils sont tous excellents mais quelques mentions spéciales pour Joey Star que j'ai enfin pu supporter plus de 10 secondes de suite au point même de le trouver sympathique pendant près de 2 heures, mais surtout pour Karine Viard (encore) et Marina Foïs dont l'image me hante encore plusieurs jours plus tard.
Deux excellents film à voir sans modération. Attention quand même pour Polisse, que ceux pour qui toute scène un peu dure s'adressant aux enfants est réellement insupportable (j'en connais quelques uns sur ce site) laissez tomber par prudence.


Philippe C., le 31 octobre 2011

 

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