Une place sur la terre

Fabienne Godet

L'histoire

Antoine, photographe désabusé, a pour seul ami Matéo, le jeune fils de sa voisine souvent absente, auquel il donne une éducation fantaisiste. Un matin, des notes de piano venues de l'immeuble d'en face captent son attention. Antoine va rencontrer la jeune fille qui les joue, Elena, étudiante idéaliste et déprimée.

Avec

Benoît Poelvoorde, Ariane Labed, Max Baissette de Malglaive, Julie Moulier

Sorti

le 28 août 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Poelvoorde, oui. Mais…

 

Il est bien certain qu'on a rarement l'occasion de voir Poelvoorde dans ce type de rôle. Dans "Entre ses mains", avec Isabelle Carré, il ne faisait pas l'andouille (il fait très bien l'andouille, mais à force de le voir en pitre, on ne sait plus qu'il est capable de jouer d'autres rôles, comme dans "les émotifs anonymes"). Ici non plus, Poelvoorde ne fait pas l'andouille, il fait le photographe. Enfin, presque. En vrai, les photos que l'on voit sont de Michael Ackerman. Elles sont fort intéressantes et donnent envie d'en savoir plus sur cet artiste.
Poelvoorde fait aussi le désabusé alcoolique, fatigué par la vie et ses obligations. L'amoureux, aussi. Un peu transi, sans un geste envers celle qui fait battre son cœur, mais avec des mots qui pèsent sans jamais aller jusqu'à la déclaration. Il fait tout cela très bien, avec une vraie personnalité, sans imiter personne, il apporte quelque chose de vraiment nouveau à ce type de personnage. On imagine Bacri ou un autre acteur à sa place… et puis au final, non, Poelvoorde en impose, avec une fragilité surprenante, dans la voix et la gestuelle.
En face de lui, il y a une actrice, jeune et jolie, censée apporter une part de mystère. Elle est beaucoup trop lisse, manquant de charme, d'épaisseur, récitant son texte bien trop sagement, certes transfigurée sur les photos d'Ackerman, mais dans le film, insignifiante. Ce profond déséquilibre entre les deux protagonistes rend le film particulièrement bancal, parfois écorché, troublant, émouvant, mais aussi à d'autres moments proche du ridicule, du cliché (oui, c'est facile, puisqu'on y parle photos…), de la caricature. Fabienne Godet ne réussit pas à emporter le spectateur, comme elle l'avait fait sur un terrain plus social avec "Sauf le respect que je vous dois". En passant du côté de la tragédie amoureuse, elle semble perdre de sa force, de sa sincérité.

Vos commentaires pour ce film

Et le solitaire Antoine entend la voisine jouer du Chopin, rencontre de deux êtres paumés, les personnages sont mystérieux, on ne connait pas leur passé, rien n’est expliqué.
Une histoire magnifiquement photographiée, la lenteur est belle dans ce film.
Benoit Poelvoorde (Antoine) fumant comme un sapeur et buvant comme un trou est drôle, parfois grave, il porte tout le film sur ses épaules.
Max Baissette de Malglaive (Matéo), un gamin d'une dizaine d'années, son seul ami, s'habille en princesse dans ce drôle de monde.
Ariane Labed (Elena) pianiste, beauté fragile envoûtante est convaincante.
Une tranche de vie d’artiste, l'ensemble de l'histoire se tient.


Dominique P, le 2 octobre 2013

 

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