Les émotifs anonymes **

Jean-Pierre Améris

L'histoire

Jean-René, patron d’une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs.
C’est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner.

Avec

Isabelle Carré, Benoît Poelvoorde

Sorti

le 22 décembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Délice amoureux

 

On se doute bien dès la première rencontre entre ces deux handicapés des rapports humains qu’il y aura des étincelles entre eux, et plus si affinités. On s’en doute, mais le voyage qu’ils nous offrent au pays des sentiments qu’on n’ose pas déclarer est d’une telle délicatesse qu’on ne sait plus, au bout de quelques minutes si ce sont les rires ou les larmes (d’émotion) qui l’emporteront au final. Ce bout de chemin partagé apporte du bonheur, du vrai bonheur. Comment ne pas se sentir comme eux, comment ne pas tomber et défaillir, comment résister à leurs approches maladroites, leurs sourires et regards ne cachant rien, comment ne pas avoir envie de dévorer leurs chocolats…
Isabelle Carré n’a pas ici la classe naturelle qu’elle pouvait afficher dans "quatre étoiles", elle diffuse un autre charme tout aussi ravageur, fondé sur la candeur, les doutes, le manque d’assurance, le contraire de la femme qui sait ce qu’elle veut et l’obtient.
Benoît Poelvoorde est géantissime. Il évite de faire du Poelvoorde, il tient son personnage d’un bout à l’autre et on a vraiment l’impression (c’est presque physique) de ce trop-plein d’émotion qui le submerge, lui donne des ailes et même, lors d’une scène intense et drôle à la fois, une voix pour chanter des mots d’amour. On retient son souffle, on est porté, le sourire aux lèvres.
Ces deux-là n’ont rien de triomphant, elle est un ange (elle s’appelle Angélique Delange) sans ailes, très humain, fragile, sujette aux évanouissements, au hoquet intempestif, au renoncement hâtif. Lui adore les femmes, elles le terrorisent. Il aime le chocolat, il n’en fabrique que du banal, du désuet. Il est simplement magnifique.
Le scénario a la grande intelligence de se concentrer sur les deux personnages, dont on ne connaîtra pas les parents, ni les frères ou les sœurs, ou même les amis (mais peuvent-ils en avoir ?) La mise en scène parvient à prendre le goût du chocolat : amertume et douceur, plaisir et étonnement, ça fond doucement en laissant une impression de puissance. Absolument pas réaliste, dans des ambiances, des décors et des costumes volontairement non datés, sans téléphone portable mais avec une webcam pour de rire, c’est un poème amoureux, à voir en couple, on en ressort le cœur d’une légèreté absolument délicieuse.

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Il ne se passe pas grand-chose, mais c’est très plaisant à suivre. Ce couple interprété par Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré, lui drôle, elle pétillant livrent une bonne prestation, une comédie alternant sourire et bonne humeur.

Dominique P, le 12 janvier 2011

 

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