Passion

Par instants, presque fugitifs, De Palma montre qu'il a été (et est encore ?) un grand réalisateur. Sur une scène, un plan, un enchaînement, le talent explose. Mais ces éclairs ne durent pas, c'est le propre des éclairs, et l'ensemble du film se révèle plutôt poussif, sans prendre beaucoup de recul par rapport au modèle dont il est un remake, le décevant "Crime d'amour" d'Alain Corneau.
L'aspect papier glacé, déjà très présent dans le film français, est ici poussé à l'extrême, les personnages sont encore moins attachants, si cela est possible… Le récit déroule son faux suspense, il y a bien évidemment un crime, bien sûr il est parfait, et comme de bien entendu, seulement presque parfait. La fin tente de rendre un peu d'ambiguïté à toute cette lutte féminine ultra prévisible (et encore plus lorsque l'on se souvient du scénario d'Alain Corneau) en multipliant les hallucinations, rêves et vrais-faux retournements de situations. Cela pourrait être génial, ce n'est que du grand guignol qui s'annihile lui-même en en faisant trop…