Deux histoires en une, qui peinent
toutes les deux à emporter le spectateur, parce que traitées
un peu laborieusement, malgré tout le talent des interprètes.
Il y a d'abord la vie d'un expatrié, un français qui
fait le taxi à Tokyo. Très loin de Lost In translation,
il est complètement intégré dans la ville,
parle japonais apparemment sans soucis, a visiblement assimilé
les règles non écrites de la bienséance locale,
s'est fait des amis. La description de la ville rappelle légèrement
celle du formidable Perfect
days de Wenders, puis s'en éloigne, beaucoup moins
poétique et contemplative. Duris est assez bluffant dans
le rôle mais le personnage n'est pas très passionnant.
Et puis il y a cette quête insensée, retrouver la fille
qu'il a eue avec sa femme japonaise et dont il est séparé.
La loi locale est très improbable, elle ne favorise pas du
tout la garde partagée, c'est le moins qu'on puisse dire.
On paye donc une pension, mais on ne peut pas voir son enfant. La
retrouver tient donc du miracle. L'affiche du film spoile ce miracle,
la rencontre a bien lieu. Mais là où on pourrait s'attendre
à des montagnes d'émotion, il n'y a que des minuscules
collines. Comme si toute l'attention du réalisateur s'était
concentrée sur la quête et avait oublié de traiter
les retrouvailles.