La Nuit du 12 **

Dominik Moll

L'histoire

À la PJ chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan c’est le meurtre de Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et les doutes de Yohan ne cessent de grandir. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12.


Avec

Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Anouk Grinberg

Sorti

le 13 juillet 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Enquête sur le machisme au quotidien

 

Ce ne sont pas les nuits de Mashad, des prostituées iraniennes étranglées au nom de Dieu, non, il s'agit juste d'une seule nuit, une jeune femme brûlée vive, dans une petite ville française. Le récit, clinique, au rasoir, s'attache à l'enquête, menée par un jeune flic qui vient d'être promu, qui ne néglige aucune piste et se retrouve progressivement hanté par l'affaire. Un flic plus âgé le seconde, lui aussi est secoué, effaré par tous les types ayant été proches de la victime, tous suspects les uns après les autres. Tous auraient pu être coupables.
C'est terrible, parce qu'au travers d'une enquête sur un féminicide hélas banal, c'est toute la société occidentale contemporaine qui est passée sous le révélateur du machisme quotidien. Un machisme qui parait-il ne fait de mal à personne, quelques petites allusions sexistes sans importance, des galéjades... mais qui entretiennent l'idée que les femmes sont à la merci des hommes, sous les ordres de leurs désirs de mâles dominants. Le film parvient à montrer cela avec finesse, sans caricaturer, sans jamais verser dans le spectaculaire ou le sensationnel. Bastien Bouillon y est remarquable, rigide et doux, sur le fil.
Un travail d'orfèvre pour un message finalement plutôt rare dans le cinéma français.

 

Vos commentaires pour ce film

Dans ce film d’ambiances, dans ce thriller social, les policiers sont des êtres humains.
Yohan (Bastien Bouillon), parfait dans le rôle,
Bouli Lanners, dans son rôle impressionne,
Anouk Grinberg, pleine d’humanité et de dignité.
Pas de scène d’action, la traque ténébreuse se déroule dans de beaux décors naturels, les cadrages sont millimétrés.
La partition parfois chantée est à la fois obscure et lumineuse, parfois les cordes amènent à une dimension imaginaire.
Impeccable et implacable.


Dominique P, le 27 juillet 2022

 

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