Des zombies en plein Paris, une
ambiance de fin du Monde dans la capitale, c'est plutôt rare…
Il ne faut surtout pas prendre ce récit de la tentative de
survie d'un homme seul dans un immeuble, ayant échappé
aux morsures des morts vivants, pour une simple variation du film
de zombie, genre qui culmine (ces dernières années)
avec Dernier
train pour Busan, à la fois drôle et terriblement
prenant. Cette nuit qui dévore le monde (enfin, juste un
pâté d'immeubles dans Paris, car pour le reste, il
faut de l'imagination) est plutôt le portrait d'un homme renfermé,
misanthrope sans doute par nature et encore plus par la situation
qu'il vit (une séparation). Il se retrouve à vivre
tel un Robinson et peut s'adonner à ses petites passions.
Il réfléchit aussi, certainement, et finit par admettre
que la vie seul, c'est l'enfer. Les zombies représentent
un danger, bien sûr, quelque chose qui a à voir avec
la menace terroriste ou les pandémies, mais la plus grande
menace, c'est la solitude. Cette évocation du repli sur soi
très contemporaine n'est pas mal traitée, mais tout
le reste laisse de marbre. Il n'y a pas de vraie peur, pas de suspense,
pas d'humour, le récit manque d'évènements,
le zombie prisonnier (Denis Lavant, qui a dû un peu s'ennuyer
dans ce rôle muet) n'apporte finalement pas grand-chose et
Golshifteh arrive bien tardivement. Tout cela reste trop théorique,
laborieux, et le parti-pris de réalisme s'accommode mal du
peu de moyens.