La première surprise est
dans la salle, très peu d'ados, mais un bon tiers de têtes
blanches, sans doute attirées par de bonnes critiques dans
quelques journaux qu'on dit intellectuels et de bon goût…
La deuxième surprise est qu'il n'y a aucune tête d'affiche
au casting, à part Max Boublil (mais est-ce véritablement
une tête d'affiche ?), qui n'a qu'un petit rôle, avec
quelques apparitions pas tout à fait fondamentales…
La troisième surprise est apportée par le scénario,
qui ne déroule pas la sempiternelle histoire des exclus qui
finalement font amis-amis avec les autres, ou la romance impossible
qui réunit deux êtres que tout oppose…
Sans être LE film d'ados qui surpasse tous ceux que l'on a
déjà pu visionner, ce "nouveau" paraît
plutôt bien vu, énumérant sans en faire des
clichés, bon nombre de situations où le regard de
l'autre est essentiel et où le besoin de se faire une place
est une question vitale. Les dialogues semblent parfois improvisés,
en tous cas spontanés et tout à fait crédibles.
Les acteurs jouant les adolescents n'en sont pas tous (des adolescents),
ainsi Géraldine Martineau incarnant Aglaée, la fille
handicapée, est plus près de la trentaine que de la
vingtaine et commence à être une comédienne
chevronnée… mais les garçons (Benoît,
Joshua, Constantin, Charles) ont presque tous l'âge de leurs
rôles et apportent une certaine universalité à
l'ensemble, en évitant les tics de langage actuels.
Le collège où se passe une bonne partie des scènes
est un bien gentil établissement, loin des ambiances que
l'on peut rencontrer dans les ZEP, et pour la véracité
des scènes de classe, on préfèrera (de loin)
l'excellent "entre
les murs". Mais ici, il s'agit bien d'une comédie,
tout à fait regardable en tant que telle.