Il y a clairement deux films
en un, et chacun des deux se suffirait probablement à lui-même
sans la lourdeur de l'autre. La première partie (le premier
film, donc) montre quelques jeunes gens parcourir Paris en long
et en large, et préparer des drôles de choses. Avec
un peu plus de minutie et de cohérence, ce jeu de piste aurait
pu être passionnant pour qui connaît la ville. Mais
il y a tout de même des mystères, des hésitations,
des regards muets (pas seulement, on les voit se réunir en
amont au cours de flashbacks pas très utiles et cassant le
silence des personnages) qui donnent envie d'en savoir plus et malheureusement,
cette envie est trahie, parce que finalement on sait tout de ce
qu'ils ont fabriqué et aucune explication du pourquoi n'est
donnée. Seulement le comment. Un feu d'artifice final préservant
le mystère dans son entièreté n'aurait-il pas
été plus fascinant ? Là, avec cet entre-deux,
cette première partie se situe quelque part du côté
d'un James Bond complètement raté et sans moyens,
ou bien, parfois, au détour d'un geste tendre entre deux
jeunes gens, dans un remake de Memory
Lane.
Puis, la deuxième partie vient éclairer ces personnages,
et ce qui se passe dans le milieu clos où ils ont choisi
de se cacher après leurs sinistres actions n'est pas inintéressant.
Mais ce deuxième film pourrait avoir bien plus de force sans
savoir ce qui les a réunis là. Quelques jeunes gens
passent une nuit dans un grand magasin parisien et tout peut arriver…
Puisque la première partie est arrivée avant la seconde
(évidemment !), on sait comment tout cela va se finir, et
il n'y a donc aucun suspense. Mais ce que font les personnages est
un peu étrange, un peu dérangeant, parfois réjouissant,
parfois très attendu et décevant.
Au final, l'impression est celle d'un ratage, dont l'aspect provocant
(filmer des personnages préparer et commettre des attentats,
même si le film a été pensé avant novembre
2015, ça n'est pas anodin…) résonne comme un
pétard mouillé.