Difficile d'échapper à
la folie des Minions (et tout aussi difficile sera la tâche
du maître d'école, désormais, de rappeler que
mignon ne s'écrit pas avec un i derrière le n). Ils
sont partout, sur les murs des villes, sur les tubes de colle, sur
les Tic Tac, sur les Smartphones, et certainement en septembre sur
les cartables…
Ceux qui n'ont pas vu "Moi, moche et méchant",
où ils sont apparus, découvrent ces personnages informes
et, chose étrange, tous masculins. Pas une seule "minionne"
à l'horizon. Masculins et dépourvus de sexe, également.
Pourvus d'un humour pipi-caca assez développé mais
d'aucun désir, même entre eux.
Et qu'est-ce qui les anime, ces espèces de bouts de trucs
jaunes ? La quête d'un maître, le plus méchant
qui soit. A la fin, ils le trouvent, on s'en serait douté,
en la personne de Gru, le personnage de "Moi, moche et méchant".
C'est donc un préquel, et tout le début est vraiment
épatant, racontant que ces Minions vivent sur la Terre depuis
la nuit des temps, à la recherche d'un affreux. Ils en trouvent,
des affreux, mais par leur maladresse, ils les font tous mourir
les uns après les autres. C'est drôle, plein de références
culturelles faciles et c'est presque entièrement dans la
bande
annonce…
Ensuite, même si le film contient quelques séquences
ahurissantes et pleines d'inventivité, l'intérêt
s'essouffle, le rythme est toujours le même, les gags s'enchaînent
à une telle vitesse qu'on a un peu de peine à les
savourer, d'autant plus qu'ils ont tous, plus ou moins, la même
structure, basée sur le déséquilibre, le mouvement
perpétuel, la maladresse des personnages, leur bonne humeur
constante… Lorsqu'apparaît Scarlett Overkill, on se
dit qu'elle va apporter une autre forme d'humour et… déception,
elle n'est pas drôle. Elle porte une jolie robe, semble plus
énervée que véritablement méchante,
mais finalement elle ne sert que de faire-valoir aux trucs jaunes
qui, plus le film avance, deviennent lassants et répétitifs.
En bout de projection, il est possible de se dire qu'un court métrage
aurait suffi. Ou qu'il manque un peu de poésie et que dans
le même genre (une bande de personnages hors normes errant
dans la ville, en quête de l'impossible), Shaun
le Mouton était autrement plus drôle et mieux scénarisé,
et parvenait même à créer de l'émotion.