Une journée entière
pour faire une seconde de film. 60 jours, donc, pour une minute
et si je compte bien, un peu plus de 5000 jours pour le film entier…
ce qui fait largement plus qu'une décennie. Il doit donc
y avoir plusieurs ateliers de fabrication et aussi plusieurs animateurs…
On a beau avoir ces chiffres en tête, et s'esbaudir devant
la prouesse technique à l'ancienne, sans 3D et sans images
numériques, au bout de trois minutes on oublie la pâte
à modeler et on est plongé dans cet univers loufoque,
absurde et réel, d'une ironie mordante et pourtant très
tendre. L'histoire est un peu prévisible, le scénario
ne renverse pas les montagnes mais tout est dans les détails,
les digressions, les à-côtés des personnages.
C'est un plaisir de tous les instants, pour tous âges, le
film à voir de trois à quatre-vingt dix neuf ans,
pourvu qu'on soit enclin à s'émerveiller et à
sourire au premier comme au quatrième degré face aux
aventures d'une bande de farfelus inadaptés qui s'adaptent
à tout, qui trouvent en eux des ressources impensables pour
survivre aux innombrables contrariétés de l'existence.
Bien mieux qu'une boîte de Prozac, presque aussi bien qu'une
semaine de vacances (presque seulement, faut pas exagérer
non plus) et en tous cas beaucoup, beaucoup plus drôle que
toutes les comédies américaines "sex and fun"…
Au passage, on y trouve même une référence délicieuse
et inattendue au "silence des agneaux". Pour un weekend
Pascal, c'est une bénédiction !