Mesrine, l'instinct de mort

Jean-François Richet

L'histoire

Des années 60 à Paris au début des années 70 au Canada, le parcours criminel hors norme d'un petit voyou de Clichy nommé Jacques Mesrine.

Avec

Vincent Cassel, Cécile de France, Gérard Depardieu, Gilles Lellouche, Roy Dupuis, Elena Anaya


Sorti

le 22 octobre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

French gangster


Après le gang des postiches, puis Spaggiari, voici donc le plus célèbre des ennemis publics, comme on disait à l’époque. Il y a presque de la nostalgie à évoquer ce gangster hors normes, qui met en évidence comme un manque actuel : qui serait, en 2008, l’ennemi public n° 1 ? (à part le fou furieux qui sévit à l’Elysée, mais on ne jouerait pas dans le même registre)
A l’attente de la première des deux parties (la seconde sort le 19 novembre), se penchant sur les débuts du personnage, on pouvait espérer en savoir plus sur les origines, les causes, quelques explications sur ce déchaînement de violence et de déni des lois. Les quelques pistes abordées paraissent bien faibles : un passé quelque peu trouble pendant la guerre d’Algérie, un père montré comme faible et soumis (mais pas socialement défavorisé), une relation ambiguë avec les femmes, mêlant protection et domination… Tout cela n’éclaire pas beaucoup la personnalité de Mesrine. Le contexte politique et social de l’époque n’est pas non plus mis en valeur. Bien sûr, il n’est pas ignoré, mais il ne révèle rien qui soit déterminant. On a vu d’autres films abordant les "trente glorieuses" bien plus pertinents sur le sentiment d’exclusion que ces années ont pu générer.
Ce refus (ou cette faiblesse) d’explications fait que l’ensemble n’a rien de démonstratif, il montre des faits, un point c’est tout, sans jugement, sans prise de positions. Finalement, c’est assez banal, par les temps qui courent…
Cette neutralité de point de vue, qu’elle soit voulue ou non, rend le récit un peu monotone, attendu, sans véritable frisson. On voit Mesrine avec sa femme, avec ses parents, avec ses amis, ses ennemis… Mesrine au travail, Mesrine braque une banque, Mesrine en cavale, Mesrine à la plage, Mesrine en prison… Comme une succession de passages obligés, on se croirait parfois dans un feuilleton en raccourci. Bien sûr, ce n’est pas inintéressant, on y apprend même quelques vérités (un peu) surprenantes ; et puis il y a du rythme, l’interprétation est très honnête, le récit ne manque pas de clarté, mais au vu de la personnalité du bonhomme et surtout de la passion qu’il a suscitée, cette première partie est décevante. Il faudra attendre la seconde pour se faire une idée définitive…

   

Vos commentaires

Un super acteur, une histoire dure, touchante mais qui pourrait arriver à beaucoup. Je sais, on ne peut pas excuser ce personnage dur et violent mais on arrive à expliquer son parcours. A voir.

Corinne L. le 9 novembre 2008

 

Puissance du personnage appropriée avec charisme par un acteur décidément très bon qui apporte peut être le réalisme nécessaire pour reprendre la vie, les vicissitudes de Mesrine. Une emblématique du banditisme violent et touchant dont la complexité des comportements mais la simplicité du profil fascine. Envie de justice que justice soit faite. A suivre

Pierre L. le 9 novembre 2008

 

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