Mais j'en ai rien à faire,
de cette impudique qui déballe ses malheurs de petite fille
gâtée à longueur de bouquin ! Jamais lu une
ligne de Justine Lévy, et le film, écrit par elle
et réalisé par son compagnon actuel n'en donne aucune
envie…
Des auteurs, quelque soit le support, livre ou film ou autre, qui
racontent leur vie à n'en plus finir, il y en a foison. Et
certains parviennent, par leur talent et leur inventivité,
à intéresser un paquet de monde, à embarquer
le public, à faire passer leur propre nombril pour quelque
chose d'universel, à déclencher rires et larmes alors
que leur histoire n'a rien à voir avec la vôtre (pour
exemple, "la
guerre est déclarée" de Valérie Donzelli).
Ici, clairement, avec cette fille, mauvaise ou pas, c'est non. Le
nombril de Justine, fille de, jouée par Izia, fille de, finit
par m'agacer prodigieusement.
Sa mère est malade, elle va à l'hôpital et chacune
des visites de la fille est prétexte à une rigolade,
ou un souvenir super cool ou (ah oui, quand même, elle est
malade, faudrait qu'on s'en souvienne) une crise de larmes, bruyante
et démaquillante.
Elle est enceinte, elle est donc heureuse mais pas complètement,
ce serait trop simple. Alors elle hystérise ses doutes, elle
fume, elle picole, elle envoie chier tout le monde, elle ment un
peu au passage et moi je n'ai qu'une envie, fuir cette excitation
forcée de la part d'une personne qui ne semble pas avoir
beaucoup de respect pour les gens qui ne sont pas de son monde (désolé,
mais oui ça me choque d'aller piquer des fleurs sur des tombes,
ou de descendre des escaliers d'un immeuble à une heure avancée
de la nuit en faisant un maximum de bruit…)
Ah oui, c'est sûr, les fêtes avec les potes sont formidables,
guitares, numéros d'acteurs, petits délires, mais
tout ça donne l'impression, à nous pauvres péquins
à l'existence bien rangée, d'être exclus de
la vraie vie, celle qui ne peut se goûter qu'avec des éclats
de rire ou des larmes, toujours en mouvement, avec un matelas financier
bien confortable…
Justine, pleure, lamente-toi, éclate-toi tant que tu veux,
mais au secours, sans moi !