Marguerite *

Xavier Giannoli

L'histoire

Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.

Avec

Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau, Christa Théret, DEnis Mpunga, Sylvain Dieuaide, Aubert Fenoy

Sorti

le 16 septembre 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Quand j'étais chanteuse…

 

Xavier Giannoli s'est toujours intéressé aux personnages portant en eux une folie douce, un rêve légèrement (ou totalement) extravagant. Le chanteur de bal dans "Quand j'étais chanteur" ou l'escroc dans "A l'origine" ont une énergie étrange qui les incite à repousser les limites de l'impossible, parfois sans s'en rendre compte. Ils vivent dans un monde qui n'est pas tout à fait réel, et emportent avec eux quelques autres rêveurs qui n'attendent que ça…
Pas étonnant, alors, que la personnalité de Florence Foster Jenkins, très riche cantatrice américaine, chantant terriblement faux, ait séduit le réalisateur, même si celui-ci a transposé son histoire en France, en modifiant plusieurs aspects de sa vie.
Marguerite, interprété par Catherine Frot, est donc une sorte de monstre, comme le dit son mari, dont une grande partie de son entourage se moque et profite d'elle, de sa richesse, de sa candeur, et qui finit par émouvoir. C'est dans cette émotion que le film prend sa source, lorsqu'il parvient à être drôle et cruel en même temps.
Le récit est très classique, linéaire, sans énormes surprises, mais ample, généreux, n'en faisant pas trop dans la reconstitution (et pourtant il s'agit du premier film d'époque de Giannoli). Catherine Frot est bien sûr époustouflante, pleine d'assurance et pourtant distillant la possibilité du doute, sur ses qualités de chanteuse. L'arrivée de Michel Fau relance l'intérêt, son personnage à lui tout seul mériterait un autre film, alors que dans le même temps, celui de Christa Théret (la jeune et jolie chanteuse qui monte…) reste très fade et n'apporte pas grand-chose.
Au-delà de l'anecdote, au-delà de l'histoire de la chanteuse qui chantait faux et qui faisait rire, le film interroge sur le mensonge, sur ce qu'il convient de cacher à ceux qu'on aime, sur le regard et la confiance qu'on porte à soi-même, tout cela en ayant l'intelligence de ne pas donner de réponses toutes faites.

 

Vos commentaires pour ce film

Catherine Frot en route pour un César pour ce rôle très émouvant.
La chanteuse qui chante faux, elle le fait magistralement, c’est drôle puis de plus en plus touchant.
Les seconds rôles sont excellents.
Ce film n’a que des qualités et devrait avoir un certain succès public (1 million de spectateurs ?).
Ne boudez pas votre plaisir et allez le voir.


Kosmo, le 23 septembre 2015

 

Envoyez votre commentaire