Mange tes morts

Jean-Charles Hue

L'histoire

Jason, 18 ans, appartient à la communauté des gens du voyage. Il s’apprête à célébrer son baptême chrétien alors que son demi-frère Fred revient après plusieurs années de prison. Ensemble, accompagnés d'un autre frère et d'un cousin, ils partent en virée à la recherche d’une cargaison de cuivre.

Avec

Jason François, Michaël Dauber, Frédéric Dorkel, Moïse Dorkel

Sorti

le 17 septembre 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Finalement, non merci, c'est indigeste…

 

Après "Party Girl", voici une autre production à mi-chemin entre la fiction et le documentaire, avec encore les mêmes interrogations sur la crédibilité de l'entreprise, quelle est la part du réel, celle de l'invention… Il est encore question de personnages en marge de la société, de la famille qui tient un rôle majeur, de la nuit où tout se passe. Beaucoup de ressemblances et beaucoup de différences, aussi. Si dans "Party Girl", les femmes étaient au centre du récit, ici elles sont comme effacées, reléguées en arrière-plan. C'est un film d'hommes, avec bagnoles vrombissantes, défis lancés et relevés, amitiés viriles ou honneur des fratries, testostérone à tous les plans… Mais c'est aussi un film d'abrutis complets, de décérébrés, incapables d'aligner trois mots sans y rajouter "tes morts", ou "mes morts", sorte de ponctuation ou plutôt de bouche-trou, pour combler un discours vide de sens. Que la religion puisse essaimer dans ce milieu n'est pas vraiment une surprise… Les décisions prises par les quatre personnages partis s'approprier illégalement une cargaison de cuivre (chouraver, quoi…) les mènent droit dans le mur, et leur obstination à toujours choisir le mauvais chemin peut parfois prêter à rire. Le plus costaud d'entre eux, Fred, est particulièrement gratiné, sorte de brute épaisse au regard bovin, sans une once de bon sens. C'est évidemment un personnage de cinéma qui crève l'écran, bloc d'énergie pure, mais comme ceux qui l'entourent sont aussi bas de plafond et seulement un peu moins volumineux, l'ensemble finit par manquer de contraste. Une ordure dans une poubelle, c'est assez banal. Et l'on n'en sort jamais.
Pour ce qui est de la mise en scène, il n'y a rien à redire, c'est rythmé, percutant, monté au cordeau, on se croirait dans un polar bien sombre et bien crasseux. Mais ce qui est montré est tellement univoque qu'on se désintéresse progressivement du destin des personnages.
Mange tes morts si tu veux, mais vomis-les plus loin…

(oui, bon, c'est un peu provo, mais l'enthousiasme pour ce film des critiques des journaux dits intellectuels me met un peu mal à l'aise…)

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire