Le Mal n'existe pas °

Ryusuke Hamaguchi

L'histoire

Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « camping glamour » dans le parc naturel voisin, va mettre en danger l’équilibre écologique du site et affecter profondément la vie de Takumi et des villageois...


Avec

Hitoshi Omika, Ryo Nishikawa, Ryûji Kosaka

Sorti

le 10 avril 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Film à sieste

 

J'ai un souci avec Ryusuke Hamaguchi. Drive my car m'avait laissé plutôt froid, alors que l'ensemble des critiques tendait vers le dithyrambique. Ce nouveau film du réalisateur japonais, au titre qui résonne comme une sentence, creuse encore plus profondément dans les soubassements de l'ennui et rajoute une part d'absurdité dans son issue, histoire probablement de perdre le spectateur afin que celui-ci s'extasie devant tant d'audace.
Le récit ne commence qu'au bout d'une demi heure, avec une réunion de villageois venus écouter deux citadins qui leur présentent, plutôt malgré eux, un projet de camping luxueux. Le dit projet est bien sûr mal accepté par les villageois, qui y voient comme conséquences, une dégradation de l'environnement et donc de leurs conditions de vie. Avant cette confrontation, certes intéressante mais filmée à la truelle, il y a une demi-heure qui en paraît cinquante pendant laquelle il est tout à fait possible de faire une petite sieste, puisqu'il ne se passe... rien, ou presque : un homme coupe du bois et rempli des bidons d'eau. J'aime la contemplation et la répétition qui peuvent agir comme une hypnose, mais là, c'est raté. C'est soit l'agacement assuré, soit le sommeil profond. Soit, et c'est encore pire, l'envie de lutter contre l'endormissement au cas où il se passe quelque chose.
A la suite de la réunion d'exposition du projet de camping, on suit une poignée de personnages, qui vont s'affronter, tenter des conciliations, échanger... l'un des citadins trimballe avec lui l'imaginaire et les clichés de la campagne vue de la ville, l'homme qu'on a vu couper du bois au début (et qui recommencera un peu plus tard, ne vous inquiétez pas si vous avez loupé l'habileté du geste, vous aurez l'occasion d'y revenir) est bougon mais plein de bon sens paysan. C'est moins ennuyeux que la première demi heure, mais tout aussi affligeant en terme de récit. Puis, beaucoup plus tard, il y a le générique de fin qui vous tombe dessus alors qu'il vient juste de se passer un événement parfaitement incompréhensible. On n'a donc rien saisi, mais on est soulagé que cela se termine.
Au point de vue de l'emballage cadeau, il y a des coupes abruptes dans le montage, des bouts de musique un peu purée de sons, qui sont parfois interrompus brutalement sans qu'on y voit une raison quelconque, une photo assez fade qui ne met rien en valeur, ni les personnages, ni la nature.
Il y a sans doute un sens caché dans tout cela, voir plusieurs. Lorsqu'on n'y accède pas, le film peut se révéler horripilant.

 

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