Louise en hiver

Jean-François Laguioni

L'histoire

À la fin de l'été, Louise voit le dernier train de la saison, qui dessert la petite station balnéaire de Biligen, partir sans elle.


Animation

Dominique Frot (voix)

Sorti

le 23 novembre 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Hors saison

 

Le cinéma d'animation se porte bien, en France… Après La tortue rouge et Ma vie de courgette, Louise en hiver apporte la confirmation qu'on peut faire du cinéma pour un public adulte avec un support traditionnellement réservé aux enfants.
L'histoire de cette vieille dame coincée dans une station balnéaire hors saison pourrait être aussi celle d'un astronaute oublié dans un espace-temps sans issue, sans communications… ou bien le conte d'un Robinson perdu sur une île. Ici, se rajoutent au récit traditionnel d'un personnage isolé s'organisant une vie dans un milieu mi-hostile, mi-paradisiaque, le thème de la vieillesse, la mémoire lointaine qui refait surface, quelque chose entre un rêve éveillé et une exploration des pensées enfouies. Le personnage, admirablement mis en voix par Dominique Frot, n'est absolument pas lisse, ce n'est pas une vieille dame douce et pétillante, ce n'est pas non plus une femme acariâtre et mauvaise. Louise, avec ses petits travers et ses ressources insoupçonnées, est très crédible, tout comme la jeune fille qu'elle fut et que l'on découvre avec l'évocation de ses souvenirs.
L'animation est assez minimaliste, particulièrement les paysages et les décors, plus esquissés que véritablement mis en mouvements. Le grain du papier est visible, cela donne un aspect très velouté, très calme, reposant… Mais cela peut aussi empêcher le spectateur de se faire emporter. Les tempêtes n'ont rien de bien inquiétant, la mer omniprésente dans le récit n'existe que très peu, les villas du bord de mer restent à l'état de dessin statique. Il n'y a jamais d'ennui, mais pas non plus d'occasions de s'extasier…

 

Vos commentaires pour ce film

Non, c'est vrai pas d'occasions de s'extasier. Mais comme tu le dis si bien, jamais d'ennui non plus.
Car ce qui porte, dans ce récit quasi onirique, c'est le personnage et la narration de ce qu'elle est, de ce qu'elle fut. La tendresse aussi. À l'évocation de ses souvenirs, pas toujours tendres les souvenirs, mais avec l'âge et le recul, il y a comme une sorte de narration des faits sans emportement ou émotion excessive. Elle raconte.
Beaucoup de douceur se dégage de ce film d'animation, et le canson pastel n'y est pas pour rien. Et si tout le décor reste à l'état statique c'est sans doute qu'il n'est pas si important que ça, l'essentiel est dans cette vieille petite bonne femme, sa démarche, ses regards, ses silences, ses mots économes et choisis, reflets d'une sacré personnalité. (Ce qu'elle ose dire de sa mère et qu'elle assume n'est pas banal). Et puis il y a cette voix, celle de Dominique Frot, qui lui va si bien, chaude et affirmée.
Cette douceur globale est ce qui reste à la fin du film car le paysage et les conditions ne sont jamais vraiment hostiles, on sent Louise en sécurité malgré tout.
Je suis ressortie sur un petit nuage. L'effet vacances peut être. C'est un film qui m'a apaisée.


KDB, le 9 février 2017

 

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