Oups… Il est dit que c'est
un chef d'œuvre. Un sommet de mise en scène. Le film
ressort car il a cinquante ans et le moins qu'on puisse dire, c'est
qu'il porte le poids de ses années. Tout d'abord le jeu des
deux comédiens : ils en font des tonnes tous les deux, chacun
tentant d'attirer l'attention en parlant très fort ou en
s'agitant le plus possible : les personnages ne sont pas crédibles,
Laurence Olivier et Michael Caine répondent sans doute aux
exigences de l'époque pour impressionner le spectateur. Sauf
que celui-ci a changé et cherche maintenant davantage de
nuances, de finesse, de subtilité. Le décor est assez
épouvantable (oui, je l'avoue, je déteste les automates),
criard, spectaculaire comme sur une scène de théâtre
d'il y a un demi siècle. La caméra s'attarde sur les
automates, le montage fait succéder les plans de coupe sur
les détails, avec de multiples répétitions,
extrêmement lassantes au bout du compte. Le récit se
veut une étude sur deux classes sociales qui s'affrontent,
se méprisent, cherchent à humilier l'autre. C'est
plutôt réussi, mais tout cela est très daté
et la joute verbale n'a rien de naturel, très écrite,
sans silences. Enfin, la partie où l'un des personnages revient
grimé pour se payer la tête de l'autre ne fonctionne
absolument plus, de nos jours… le maquillage se repère
très vite, il n'y a pas d'effet de surprise. Les presque
deux heures et demie sont longues, très longues, on regarde
cela comme un monument sans doute respectable mais empesé,
représentatif d'un certain classicisme des années
70.
Il est à noter que le remake
de 2008 est aussi artificiel que son modèle...