Leto *

Kirill Serebrennikov

L'histoire

Leningrad. Un été du début des années 80. En amont de la Perestroïka, les disques de Lou Reed et de David Bowie s'échangent en contrebande, et une scène rock émerge. Mike et sa femme la belle Natacha rencontrent le jeune Viktor Tsoï.

Avec

Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, Teo Yoo, Filipp Avdeyev, Evgeniy Serzin, Aleksandr Gorchilin

Sorti

le 5 décembre 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Inventivité de l'autre côté du mur

 

Soit, d'un côté, un Freddy Mercury planétaire à l'immense personnalité dans un film aux scènes surchargées de couleurs qui ne parviennent pas à pallier la mise en scène et l'organisation du récit sages comme des (jolies) images, et de l'autre, une poignée de musiciens plus ou moins obscurs, tentant de faire du rock dans la Russie (l'URSS) du début des années 80, filmés en noir et blanc dans une réalisation flamboyante, incroyablement inventive, passant de la réalité (enfin, l'une des réalités possibles) au fantasme, à la vie rêvée orchestrée par un personnage improbable (conteur, cameraman, gardien de la mémoire, inventeur d'histoires parce que le réel est trop terne) intervenant dans le champ, un double du réalisateur ? A l'arrivée, ce Leto se révèle sacrément gonflé, parlant un langage universel malgré son contexte fermé et enfermant. Les trois personnages s'aiment, se détestent parfois, ne peuvent pas se passer les uns des autres, rêvent d'un ailleurs comme beaucoup dans le Monde, picolent, tentent de faire évoluer leur existence, résistent à leur façon à la répression. Bien sûr, le film ne parle pas de politique, ne remet pas en cause ouvertement le régime, passé ou actuel, mais ce n'est pas par hasard que le réalisateur se retrouve assigné à résidence. Sa liberté de ton ne passe pas dans le pays de Poutine.
La caméra reste très souvent au cœur des échanges, il y a énormément de vie à l'écran, de sensualité, de poésie. Et même si la musique est ce qu'elle est, de la pop-rock qui peut ne pas toucher tout un chacun, le film emporte, d'une façon formidablement singulière.

Vos commentaires pour ce film

J’ai adoré. J'ai été enthousiasmé du début à la fin.
Je ne sais pas si cela plaira à tout le monde, mais pour ma part c’est le plus grand choc cinéma depuis bien longtemps. C’est de la musique pop du début à la fin, il vaut mieux être prévenu, on retiendra en particulier les passages plus « lyriques » (Talking Heads, Iggy Pop…). Sinon les sujets sont la jeunesse russe, le triangle amoureux, l’élève et son maitre… (Mais pas directement de politique.)

Kosmo, le 5 décembre 2018

 

 

J'adore.
Le rock dans les années 80 en URSS.
Essayer de vivre sa jeunesse, essayer de composer et de jouer comme les Sex Pistols, ou comme Bowie, .. mais jouer aussi avec la censure ; et jouer devant des fans qui n'ont pas le droit de se lever, dans des salles de concert hyper surveillées.
Inventer ce qui s'est déjà fait ailleurs.
On ressent à la fois l'oppression et la liberté.
Il y a une poésie dans le récit, dans la peinture des trois principaux personnages ; tous les trois nuancés, complexes, attachants. Il y a aussi une poésie formidable dans la forme, avec des trouvailles géniales, le noir & blanc coloré, l'émergence de la BD, ...
Et tout ça, c'est une histoire vraie de deux groupes qui ont eu une vie courte mais intense ... La chronique d'un été.
Une BO formidable aussi.
J'adore

Thierry D, le 17 décembre 2018

 

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