Bohemian Rhapsody

C'est donc l'histoire de Queen, monument du rock, idolâtré par certains, honni par d'autres, inventif et ouvrant la voie à de multiples courants, ou tout en carton pâte et proposant une musique gueularde et honteusement commerciale… A vous de voir, personnellement je ne me prononce pas, je ne déteste pas, et j'ai comme des millions d'autres, gueulé "we will, we will rock you" au moins à deux ou trois occasions, mais dans le même genre de musique (pour faire simple, le rock), je préfère les Rolling Stones ou Pink Floyd ou Biber (euh, non, là, c'est du baroque) (Biber, Heinrich Biber, né en 1644).
Le personnage de Freddie Mercury a de quoi fasciner, l'acteur qui l'incarne en fait des tonnes pour lui donner une couleur extraordinaire, avec succès. Le récit permette d'apprendre pas mal de choses sur ce gars pourvu quand même d'une voix assez étonnante et surtout d'une personnalité exubérante, sûr de son talent, plutôt égocentrique et pourtant très attachant. Tous ceux qui l'entourent semblent un peu fades, sans s'effacer complètement.
Le film raconte de façon classique le parcours du chanteur et du groupe. Les spécialistes y verront certainement des contre-vérités, s'étonneront de quelques omissions, c'est toujours ainsi quand il s'agit d'un biopic. Le problème, c'est que cette mise en scène sans beaucoup de relief ne semble pas tout à fait à la hauteur de ce qu'elle raconte. Toutes les scènes et successions de scènes attendues sont là, sans surprise : de la création d'un tube aux pétages de plomb du leader, en passant par l'addiction, les concerts triomphaux, les retours dans la famille, les trahisons et les retrouvailles… C'est un biopic beaucoup trop sage, sans imagination, certes pourvu de quelques scènes qui emportent et font dresser les poils, mais globalement conventionnel.