Après le docu
de Vincent Munier (un peu) piraté par les mots grandiloquents
de Sylvain Tesson, voici une fiction, avec la même panthère.
Panthère ou léopard, c'est la même chose !
Sauf qu'il y a une différence de taille : la panthère
du docu était une vraie panthère, le léopard
de ce film tibétain est reconstitué en images de synthèse.
Le travail a beau être minutieux, le résultat n'est
pas tout à fait probant, ni bluffant. Il manque à
ce léopard numérique un je ne sais quoi d'imprévisible,
ou de bestial, ou tout simplement, la vie, la vraie.
Certains n'en seront pas gênés, car l'essentiel du
récit repose sur les échanges entre les Humains autour
de l'animal, enfermé dans un enclos avec quelques moutons
apeurés (réels, ceux-là, et n'ayant pas vraiment
peur d'un être qui n'existe pas). Le propriétaire des
moutons égorgés réclame une compensation avant
de libérer le fauve, puisqu'il faut le libérer, le
léopard des neiges étant un animal ultra protégé.
On voit ce pauvre homme aux prises avec les autorités, on
voit un moine intéressé par l'histoire, ayant eu affaire
par le passé à cette sorte de félin, il y a
aussi une équipe de télévision venue faire
un reportage. Tout cela est très répétitif,
filmé d'assez près dans un paysage enneigé
ou à l'intérieur de petits espaces : ça boit
du thé, ça s'invective, ça se réchauffe
difficilement, ça ne fait pas avancer les choses. Le sujet
aurait pu être plus large et toucher au delà de l'anecdote,
en posant la question des relations entre le monde sauvage et l'intrusion
humaine dans ce monde. Mais on reste au ras du pelage blanc et noir
d'un très gros chat de synthèse qui ne porte en lui
aucun mystère…