Leila et ses frères *

Saeed Roustaee

L'histoire

Leila a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Afin de les sortir de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier.


Avec

K Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Payman Maadi, Farad Aslani, Saeed Poursamini

Sorti

le 24 août 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Choral oriental

 

Saeed Roustaee continue son exploration de la société iranienne (après La loi de Téhéran, sur la naissance de la mafia en Iran), et son constat n'est pas reluisant. Ici, c'est le (dys)fonctionnement d'une famille qui sert de révélateur de tout un système financier, religieux, social d'une absurdité redoutable.
Le récit choral cherche à présenter tous les personnages très vite et tous en même temps. C'est la faiblesse du film, ce début chaotique et inutilement confus. N'est pas Innaritu qui veut. Puis lorsque les choses sont installées, que les enjeux sont posés et que les intrigues se développent, le destin de Leila, de ses frères et de ses parents (de son père, surtout) a de quoi vous scotcher au fauteuil. Comme dans toute famille, il y a des petits et gros mensonges, des dissimulations, des secrets, les personnages ont des faces sombres inattendues, il s'échange quelques horreurs, quelques phrases définitives, et cela fait parfois penser aux comédies italiennes des années 70, ou aux mélodrames frisant l'hystérie de Pialat ou Doillon. Sauf que nous sommes pas dans le mélange de trivialité et de morale bien-pensante de la société occidentale, nous sommes en Orient, et même si certains codes nous échappent, on saisit (ou on croit saisir) ce qui a trait à l'honneur, aux traditions, à une certaine élégance, puis à l'immonde… L'histoire est censée se passer il y a environ une vingtaine d'années, lorsque l'état islamique n'avait pas encore imposé des règles de vie aussi radicales pour les femmes, mais l'on peut comprendre sur quel terreau celles-ci ont pu prendre.
Le cinéma iranien n'en finit pas de surprendre, de par sa qualité formelle (il y a ici une densité et une qualité de jeu exceptionnelles) mais aussi de par sa capacité à montrer la société dans laquelle il prend naissance, dans toute son absurdité et ses archaïsmes.

 

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