Au vu de l’affiche et de
la phrase du titre, le suspense quant à la véritable
identité de la petite fille est largement éventé…
ce n’est pas dans la structure du récit qu’il faut
aller chercher une quelconque originalité, s’il doit
y en avoir une… Le film est un remake d’un chef d’œuvre
suédois, "Morse". Quand je dis chef d’œuvre,
ce n’est que par réputation, je ne l’ai pas vu…
Ceux qui ont la chance de l’avoir découvert il y a un
an et demi auront sans doute beaucoup de critiques à faire
devant cette resucée américaine qui, pour les autres,
a un petit charme pas désagréable. La violence et les
effets sanguinolents ne sont pas mis en avant, il y a beaucoup de
douceur dans l’histoire de rapprochement, puis d’amour
(oui, on peut dire d’amour, de cet amour adolescent presque
encore enfantin, mais déjà passionné, avec de
l’éblouissement, de la fascination, du don de soi qu’on
ne retrouve sans doute pas chez les adultes). Les deux interprètes,
à la carrière déjà impressionnante pour
leur jeune âge (Hit girl dans Kick Ass, c’était
elle ; le fils dans The road, c’était lui) dégagent
quelque chose, un magnétisme, une étrangeté qui
fait qu’on parvient à n’avoir aucune pitié
pour les victimes de la mélancolique et touchante petite vampire.
Le réalisateur Matt Reeves, auteur de l’excellent quoique
controversé "Cloverfield",
sait manier une caméra, possède un sens du cadre, du
rythme, et certaines scènes ont une véritable beauté.
Pas de quoi se relever la nuit, c’est certain, mais on peut
accepter de laisser entrer ces charmants bambins que j’aurais
bien vus commettre d’autres petites atrocités chez les
adultes, loin d’être bien reluisants…