Greta Gerwig, c'est l'actrice
de Frances Ha,
film attirant au départ porté par un personnage attachant
mais finalement agaçant. Ce Lady Bird est le premier
film de Greta Gerwig (enfin, presque, disons le premier film réalisé
en solo) et il est lui aussi attachant et agaçant. Attachant
parce que son personnage principal (Lady Bird, donc, forcément
un peu ou très autobiographique) est plutôt crédible
sans être trop attendu. Beaucoup de caractère, voulant
s'affranchir de son éducation mais en même temps reconnaissante
de ce que celle-ci lui a apporté, voulant tout et son contraire
mais sans contraintes, l'amour sans l'asservissement, l'amitié
où l'on se dit tout mais pas l'essentiel, le choix de ses
études sans faire d'efforts, la complicité avec ses
proches quand ça l'arrange. Voulant le partage, la libre
opinion, la solidarité mais au final très égocentrique…
Rien qui ne soit profondément humain, en somme. Les défauts
de ses qualités, et vice versa. La façon de montrer
ce personnage privilégie l'intime, par petites touches. Rien
d'extraordinaire ne se passe, les autres personnages sont eux aussi
charmants et pénibles, touchants et exaspérants. Sa
mère l'aide à choisir une robe dans un magasin, elle
est tout à fait attentive et aux petits soins avec sa fille
mais lorsque celle-ci trouve enfin la robe de ses rêves, la
mère lui fait remarquer sans humour et sans gants mais avec
plein de sous-entendus que la dite robe est très rose.
Tout cela est assez juste, le cheminement de Lady Bird vers l'âge
adulte est chaotique, compliqué, absolument pas un long fleuve
tranquille, mais pas non plus un torrent bouillonnant, plutôt
une rivière à remous ne sortant pas énormément
de son lit. Et l'ennui n'est pas si loin. Toutes ces interrogations,
sur la vie en général et la sienne en particulier,
sont pour la plupart bien vues et bien jouées mais pas tout
à fait passionnantes.