Voici deux films, en comptant
celui-ci, pour lesquels Terrence Malick a totalement abandonné
l'idée de raconter une histoire. "A
la merveille" s'apparentait déjà à
une publicité de parfum, très élégante
et sans aucun sens, d'une durée de deux heures… Dans
ce "chevalier des tasses", il en est de même. Christian
Bale a beau figurer sur une petite majorité des plans, il
n'est en aucune façon, un personnage. Ou bien alors, une
sorte de Dom Juan éthéré, que l'on voit enlacer,
embrasser et plus si affinités, une petite dizaine de femmes
très jolies et très agréables à regarder,
d'Imogen Poots à Freida Pinto, en passant par Natalie Portman
et Cate Blanchett. Qu'en est-il de la nature des relations, félicités,
tensions éventuelles et autres petits délices de l'amour
? Nul ne le sait, peut-être même pas le réalisateur
lui-même, et encore moins les interprètes. Si l'on
avait le courage, on pourrait comptabiliser le nombre de vues sur
mer, sur piscine, dans le désert, au pied de gratte-ciel,
travellings en grand angle sur des voitures qui passent, des hélicoptères
qui décollent, des gens très beaux qui se baladent,
des filles nues sur des balcons, tiens un tremblement de terre,
oh, la jolie musique, c'est quoi ça ? On reste jusqu'au générique
pour savoir, et tout à la fin, il y a une liste impressionnante
des compositeurs et de leurs œuvres, ah diantre ça va
trop vite. Bon, alors, ça peut se laisser voir, ou pas ?
Le problème, c'est qu'il faut être un peu vidé,
un peu fatigué pour accepter ce déluge d'images sans
sens, et qu'avec le laisser-aller, le lâcher prise, on risque
de s'endormir.
A moins que… mais bon sang, mais c'est bien sûr, Terrence
Malick est en train d'inventer un nouveau concept, après
la musique d'ascenseur, voici le cinéma d'ascenseur : on
en regarde un petit bout sans vraiment s'en rendre compte et ça
ne laisse aucune trace.