Au dixième degré, le film peut s’avérer
vaguement drôle. Le hiératisme de Keanu Reeves, le look
résolument ringard du robot venu de l’espace, la fainéantise
des effets spéciaux pour représenter le vaisseau spatial,
la nullité du jeu du fils de Will Smith, tout cela prête
à sourire, si l’on est dans de bonnes dispositions. D’autres
carences déclenchent non pas l’hilarité, mais
un énervement croissant : les lacunes du scénario, les
ellipses incompréhensibles, les incohérences (d’accord,
on est dans le cadre de la SF, mais tout de même, cela n’autorise
pas ce grand n’importe quoi).
Le réalisateur (si on peut dire) recycle tout un tas de références,
de Brazil à Rencontres du troisième type, en passant
par Spiderman, MIB, la guerre des mondes… sans jamais être
à la hauteur, sans jamais parvenir à faire passer un
semblant de frisson. Pour un camion partant en fumée assez
réussi, on a le droit à quelques effets spéciaux
minables, des scènes de foules ridicules, des boules lumineuses
aussi mystérieuses que des lampes magiques vendues dans les
foires à un euro…
De ce fatras indigeste, mou, creux, surnage la très belle Jennifer
Connely, qui donne un tout petit peu d’épaisseur à
son personnage, mal aidée malheureusement par le gamin qui
l’accompagne, joué par le fils de Will Smith, aussi mauvais
acteur que son père, et ce n’est pas peu dire.
Sur le même thème ou presque, il vaut mieux revoir Phénomènes
de Shyamalan, ou même le
jour d’après, où les effets spéciaux,
vraiment impressionnants, donnaient un véritable poids au message.