Jimmy’s Hall

Ken Loach

L'histoire

Evocation du destin de Jimmy Gralton, leader communiste irlandais qui émigra aux Etats-Unis en 1909, avant de revenir dans son pays et d'y créer un dancing.


Avec

Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott, Jim Norton

Sorti

le 2 juillet 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Danse lourde

 

Il y a le Ken Loach facétieux et léger, celui de "Looking for Eric" ou de "la part des anges", et il y a le Ken Loach grave et sentencieux, celui de "Le vent se lève" et de ce "Jimmy's Hall". Il n'est pas certain, au final, que les films qui paraissent les plus lourds soient les plus engagés, les plus politiques, les plus épris de liberté. Il y a bien plus d'incorrection, de refus de l'ordre établi, de jouissance du désaccord dans l'équipée des buveurs de whisky décrite dans "la part des anges" que dans ce personnage de Jimmy, certes rebelle face aux puissants avec son dancing (une sorte de centre culturel avant l'heure), mais filmé comme une icône, inattaquable, sans défauts, droit, courageux et beau…
Le film est dans cet esprit, très élégant, photographie impeccable, des paysages magnifiques, avec un héros pris pour cible d'un côté par l'Eglise, conventionnelle et rétrograde, et de l'autre par quelques richissimes propriétaires fascisants… Comment ne pas être avec ce Jimmy ? Impossible de résister à son aura et aux idées qu'il défend. Une scène met en parallèle d'une part le discours haineux du curé local attaquant le dancing, le repère du diable (en gros, c'est ce qu'il dit) et d'autre part des images du dit dancing, où l'on voit des familles, tous âges confondus, s'y amuser paisiblement, dans une ambiance très bon enfant… C'est très démonstratif, sans ambiguïtés, et ça ne pose aucune question. On sait où est le mal, où est le bien. On ne peut qu'adhérer, mais on se sent piégé.
Il y a aussi des failles et des maladresses dans le récit, quelques flashbacks particulièrement lourds pour montrer l'origine du dancing, dix années auparavant, des dialogues entre deux personnages montrant deux mouvances dans l'Eglise qui s'opposent sans que l'on comprenne sur quoi reposent les deux parties qui s'affrontent, et des explications simplistes sur les raisons qui poussent toute une communauté à reprendre en main le dancing… Et on pourra aussi éviter de trop évoquer l'histoire d'amour impossible, censée apporter un peu de romantisme à tout cela… et finalement versant dans le pathos et frisant le ridicule.

 

Vos commentaires pour ce film

Une histoire méconnue tout à fait intéressante, une tranche de vie sociale, le destin d'un communiste irlandais face à une Eglise conservatrice.
Le « Jimmy's Hall» c’est un défi aux pouvoirs locaux de l'IRA des notables terriens et des curés, c’est l’espace de liberté, le dangereux nid de communistes à éradiquer.
Barry Ward (Jimmy Gralton) trentenaire anglais au charme réservé, excelle.
Simone Kirby (Oonagh) belle et généreuse.
L’intrigue sentimentale est paresseuse.
L’affrontement verbal entre le Prêtre et le leader Jimmy, prouve que l'église n'est pas un exemple de tolérance.
Les plus belles scènes sont celles où vibre la communauté dans la danse, le jazz ou le folklore, mais parfois on s'éloigne un peu trop du sujet.


Dominique P, le 7 juillet 2014

 

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