Laetitia Dosch, déjà
vue dans l’épuisante mais fort intéressante
bataille
de Solférino, est ici le principal atout de ce film
sans véritable histoire. Elle est de tous les plans, exubérante,
irritante, au bout du rouleau, tombant une fois, deux fois, dix
fois et plus encore mais se relevant toujours. Elle semble ne pas
jouer, la comédienne se confond avec le personnage, envahit
l’image, vampirise le récit, donne une impression étrange
de fausse fragilité, tant elle parvient à rebondir.
Elle est donc… formidable. Mais la réalisatrice en
oublie ses autres personnages, peut-être hypnotisée
par le phénomène, et c’est bien dommage, car
tous les seconds rôles sont intéressants, singuliers,
tout sauf attendus, de la mère mal aimante mais pas tout
à fait détestable malgré tout, au vigile lunaire,
comme éclairé de l’intérieur et tout
aussi éclairant, en passant par la copine d’enfance
(ou pas) retrouvée par hasard, amante potentielle, bulle
d’oxygène, stimulant naturel… Toutes ces figures
ne sont qu’effleurées, étouffées par
l’omniprésence de Paula-Laetitia Dosch. On en sort
un peu saoulé, abruti de mots et de gesticulations, fourbu
mais… fourbu.