La bataille de Solférino *

Justine Triet

L'histoire

6 mai 2012, Solférino. Laetitia, journaliste télé, couvre les présidentielles. Mais débarque Vincent, l'ex, pour voir leurs filles.

Avec

Laetitia Dosch, Vincent Macaigne, Arthur Haari, Virgil Vernier

Sorti

le 18 septembre 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Horriblement drôle
(ou bien drôlement horrible)

 

Laetitia et Vincent, vous les rencontrez dans la vraie vie, vous les trouvez insupportables au bout de trois minutes. Et lorsqu'ils sont face à face, c'est encore pire. Mention spéciale aux deux acteurs, Laetitia Dosch et Vincent Macaigne, d'un naturel confondant, carrément troublant.
Dramatiques et drôles, leur histoire et leurs histoires ont de quoi faire hurler ! D'abord de terreur, tellement ils vont mal et parviennent à nous faire ressentir leur mal être, et parce que des casse-pieds pareils, on en a tous rencontrés et qu'on voudrait ne jamais les revoir (ou alors très peu). Pour ce qui concerne la vision du couple, ce qu'il a pu être, ce qu'il est devenu, ce qu'il pourrait être encore, on frôle l'horreur pure… Alors imaginer que ces deux-là sont parents, c'est au-delà de tout ! (il n'est pas indiqué, à la fin du film, qu'aucun enfant n'a été torturé… c'est tout de même très, très rare au cinéma de voir des pleurs de gamins aussi réalistes… ;-) )
Du cri d'horreur ou de désespoir, on passe très vite, parfois dans la même scène, dans la même minute, à l'éclat de rire, et ce pour les mêmes raisons que celles qui font mal. Exactement comme on peut se scandaliser dans la vraie vie parce que l'on observe des aberrations dans certaines relations humaines et puis finalement c'est le rire qui l'emporte devant tant de mauvaise foi, d'agressivité gratuite, de malentendus qu'on ne veut pas dissiper. Le film montre tout cela et accomplit la prouesse de présenter cette méga engueulade le 6 mai 2012, jour de l'élection de Hollande, avec un tournage en grande partie devant le siège du PS rue de Solférino… Nostalgie assurée (même avec si peu de recul) mais aussi beaucoup d'acidité, la vision de la journée est loin d'être toute rose, ça grince aux entournures, ça démythifie l'événement, ça humanise l'emphase…
Et puis, parce qu'un jeu de massacre sans rémission serait finalement assez vain, les acteurs et la réalisatrice parviennent à émouvoir, à rendre les deux personnages attachants malgré leurs égos. Ça n'est pas un grand film, mais pas si petit que ça…

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