J. Edgar

Clint Eastwood

L'histoire

La vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover.

Avec

Leonardo DiCaprio, Naomi Watts, Armie Hammer, Judi Dench

Sorti

le 11 janvier 2012

La fiche allociné

 

La critique d'al 1

Ambiguïté classique

 

Les films de Clint Eastwood oscillent entre d'une part une volonté de raconter une belle histoire, avec des sentiments forts éprouvés par des personnages de fiction, forcément perdus, pleins de doutes et finalement magnifiques, comme dans "Million Dollar baby", et d'autre part une tendance historique, avec des événements et des personnages passés à la moulinette de la simplification et du symbole, comme dans "Invictus".
Cette dernière production, avec un DiCaprio extirpé des griffes scorsesiennes, semble hésiter entre les deux directions. Le personnage d'Hoover fait partie de la légende américaine, mais le livre dont est adapté le scénario écorne l'histoire officielle, en particulier pour ce qui concerne la vie privée du créateur du FBI, ce qui en fait un personnage ambigu, aux relations avec ses proches plutôt compliquées, voir passionnelles, que ce soit avec sa mère, aimante jusqu'à l'étouffement, ou avec son grand ami et bras droit au FBI, avec qui il a vécu quarante années, sans que son homosexualité soit réellement avérée. La mise en scène ne révolutionne pas le cinéma, ce n'est d'ailleurs pas ce qu'on attend du vieux Clint, c'est complètement classique, solide dans la narration malgré la multiplicité des époques, l'image est impeccable, il ne manque rien aux diverses reconstitutions historiques, les très (trop ?) nombreux dialogues, sans véritablement passionner, tiennent le spectateur en éveil, il y a suffisamment d'allers et retours et de correspondances entre vie privée et activité professionnelle pour que l'on ne s'ennuie pas. Cependant, tout ce qui concerne le FBI peut légitimement laisser le non-américain en dehors du coup, comme si on lui présentait une chronique imaginaire (alors qu'elle est bien réelle, et semble bien documentée) dont il est difficile de percevoir une quelconque universalité. N'est pas Shakespeare qui veut, et le destin d'un homme de pouvoir ambigu ne présente pas la garantie d'un récit exaltant.
DiCaprio et tous les seconds rôles sont tout de même formidables, même avec trente ans de plus, le maquillage et les prothèses faciales (mais pas seulement) font des miracles.
Au final, on retiendra l'étonnante personnalité d'Hoover, tiraillé entre une sorte d'obsession de sécurité, d'ordre et de défense de l'Amérique, et une rigidité somme toute fragile dans la façon de gérer ses relations amicales, familiales et amoureuses.

Vos commentaires pour ce film

Avec d’un côté l’illustre réalisateur de Million Dollar Baby et d’un autre l’acteur vedette d’Inception, J.Edgar était promis à une belle et longue carrière dans l’esprit des cinéphiles les plus passionnés. Mais voilà, promettre et réaliser ne vont pas toujours par pairs. Malgré la présence de fortes têtes derrière la caméra, dont le scénariste de Harvey Milk, la place de producteur qu’occupe Ron Howard, voire la photographie signée Tom Stern (Mystic River, entre autres), le reste ne convainc pas. Passé devant la caméra, en dehors d’une composition signée DiCaprio, pour laquelle il a des chances de se voir nominé à l’Oscar du meilleur acteur si le jury est clément, des maquillages relativement corrects (la plupart sont saisissants), la dernière réalisation portant le fer de lance de l’homme sans nom est, à l’image d’Au-Delà, décevante. Dès les premières images, c’est un véritable coup de massue qui est assené au spectateur. Bien que le métrage ayant des caractéristiques propres à Eastwood, l’exposition des faits ne parvient pas à accrocher, synonyme de faiblesses scénaristiques, sans doute dues à une immersion trop rapide sans préparation préalable. Après un effet trompeur survenant sournoisement par la suite, c’est une trame tantôt lente tantôt molle qui s’installe. De par le fait que le nombre de scènes d’action tienne sur la main, cela témoigne de l’incapacité flagrante de M. Eastwood à marquer le coup. Compréhensible pour un biopic, mais déclencheur d’une somnolence ininterrompue jusqu’au générique de fin. Là ou J. Edgar échoue, Le Discours d’un Roi était parvenu, et ce, dès le départ, à instaurer un climat de fascination. Bien qu’assez fidèle dans l’ensemble aux faits historiques, cela manque parfois de peps. Et c’est ce qui coûtera si cher au bon vieux Clint. Pour résumer, bien que J. Edgar possède d’indéniables qualités cinématographiques, c’est sur le ton de la frustration que l’on sort des salles obscures, habitué à bien mieux depuis Gran Torino.
10/20


Matthieu H (qui redemande l’ancien Clint), le 17 janvier 2012

 


Le film débute à la fin de sa carrière quand il écrit ses mémoires, les allers-retours entre passé et présent sont incessants, mais sans repère dans le temps. Le film survole les étapes du développement de la police qu’il dirigea pendant près d’un demi-siècle, système de fichage, utilisation des empreintes digitales et les grands événements qui ont marqué l'histoire, l'enlèvement du bébé Lindbergh, Martin Luther King, JF Kennedy et Marylin Monroe et l’ennemi communiste. Léonardo Di Caprio et Naomi Watts jouent bien dans ce film sans action. J'ai aimé le côté instructif de la vie de ce sale mec, prêt à tout pour arriver à ses fins et satisfaire ses obsessions.

Dominique P, le 20 janvier 2012

 

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