Les Invisibles *

Louis-Julien Petit

L'histoire

Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges…

Avec

Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky, Déborah Lukumuena, Sarah Suco, Brigitte Sy, Pablo Pauly

Sorti

le 9 janvier 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sans Désir de Feinte

 

Les invisibles, ce sont cette fois-ci (ce ne sont pas les premières, il y avait aussi… eux, rien à voir, mais terriblement émouvants aussi) des femmes sans domicile fixe, comme on dit. Des exclues, virées du monde parce que sans boulot, sans famille, survivant au jour le jour. Ce n'est pas un documentaire, mais les personnages des femmes SDF sont joués par des femmes SDF. Elles ne feintent pas, ou alors très peu. Elles ont l'allure, le phrasé, les poches sous les yeux et les jambes lourdes de ces femmes que l'on peut croiser sur un trottoir, dans le métro, qui font la manche, ou pas, et qui le soir ne savent pas toujours (pas souvent, plutôt) où dormir. En face d'elles, quatre comédiennes investies de façon formidable, qui n'ont sans doute pas beaucoup réfléchi à leur plan de carrière avant d'accepter ces rôles, et qui rendent hommage à celles qu'elles incarnent, des travailleuses invisibles elles aussi, sans doute payées au lance-pierre, et qui tentent avec les faibles moyens qu'elles ont de subvenir à quelques besoins matériels des femmes SDF, mais surtout de leur apporter une part d'Humanité, une chaleur, une attention. Au risque de négliger leur propre vie, sentimentale, familiale, sociale… Il y a de quoi applaudir, parce que les comédiennes (les professionnelles comme les autres) sont à la fois drôles (terriblement drôles, même) et touchantes, complètement crédibles. Il y a aussi de quoi s'indigner face à l'indifférence des pouvoirs publics, face justement à cette invisibilité, plus inquiétante encore chez les femmes. Le film a le très grand mérite d'aborder son sujet avec sérieux et humour, de séduire le spectateur avec une intrigue un peu loufoque pour mieux lui faire passer un message fort. De l'information sans la culpabilisation. Un Ken Loach avec un parfum de comédie italienne.

Vos commentaires pour ce film

Une tranche de vie proche du documentaire, une chronique sociale où les touches d’humours permettent d’atténuer les violences.
Déshumanisation de notre monde, joies et peines des accompagnantes et des accompagnées, les vies s’entremêlent.
Regard plein d’espoir pour rendre hommage aux gentilles travailleuses sociales et aux femmes oubliées.
Bien écrit, bien joué, les femmes sont touchantes, ce sont les hommes patauds qui apportent la touche amusante au film.


Dominique P, le 26 janvier 2019

 

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